Mordre dans la vie

Dans mon entourage, je connais au moins une personne qui fait preuve d’une rare bonté conjuguée à un talent culinaire exquis, la crème des amateurs de cuisine. En connaissez-vous une vous aussi?

Capable d’un véritable don de soi, elle prend un immense plaisir à concocter de bons repas pour celles et ceux qu’elle aime et à constater en toute modestie la joie que procure une « bonne bouffe ».

La plupart d’entre nous avons été témoins de ce genre d’élans d’altruisme au cours de notre vie, et il va sans dire que, depuis que la Côte-Nord est passée en zone jaune bien que cela ait été d’une courte durée puisque nous sommes maintenant en zone orange, ce phénomène est d’autant plus manifeste, exprimant notre besoin de se rapprocher, d’être ensemble, de partager des moments délicieux.

Comme il est agréable de regarder dans les yeux de ces cuistots qui n’y vont pas avec le dos de la cuillère pour nous préparer des plats délectables, non? L’univers de la cuisine se dévoile sous nos yeux, nous chatouille les narines et charme nos papilles, un monde qui se dévore à pleines dents. Quel plaisir!

Il y a forcément un de vos proches ou bons amis qui adore cuisiner. Je sais que les amateurs de cuisine sont nombreux. Il y en a au moins un dans chaque famille. J’admire la motivation de ces gens de nous faire découvrir de la nourriture qui nous donne l’eau à la bouche à coup sûr. Rien n’étanche leur soif de créativité culinaire, et ils cuisinent souvent comme s’ils devaient nourrir une armée tout entière.

Quel bonheur que de déguster de bons repas, et ce, même si nous nous faisons prendre chaque fois, le ventre plein et prêt à exploser à tout moment! Nous nous disons : « Ouf! C’était tellement bon, mais j’ai vraiment trop mangé! »

Ça nous arrive surtout en savourant des plats succulents faits maison par celles ou ceux qui nous aiment d’amitié ou d’amour, des plats qui éveillent toutes nos sensations, à la fois externes et internes. Eh oui, il y a à la fois des plaisirs sensoriels et des plaisirs intellectuels à manger. Un ami me disait : « Nous mangeons avec nos yeux! »

Bref, manger nous apprend bien des choses de la vie comme ce rapport à l’autre. Nous nous respectons dans ce partage qui répond à des besoins, à des plaisirs. Nous pouvons en témoigner avec celles et ceux qui nous ont préparé ce que nous mangeons et avec celles et ceux qui nous transmettent leur savoir-faire.

Manger en dit beaucoup sur nous, sur notre société. N’est-ce pas? C’est la raison pour laquelle je voulais prendre quelques lignes pour rendre hommage et dire merci à nos cuisiniers pour tous ces petits plats faits avec amour qui nous permettent de mordre dans la vie une bouchée à la fois!