Qui a besoin de vacances?

Par Dave Savard 6:00 AM - 23 juillet 2021
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Ici, je reprends une chronique que j’avais rédigée pour Le Manic en 2015 et qui s’applique plutôt bien à nos premières « vraies » vacances depuis le début du confinement.

Vous connaissez sans doute le succès de Pierre Lalonde, C’est le temps des vacances, avec son entraînant « Roum dum dum wa la dou »? Les paroles de cette chanson annoncent bien l’arrivée de l’été, non? Mais sommes-nous réellement aptes à profiter des vacances d’été, plus particulièrement en période de pandémie? C’est-à-dire, sommes-nous en mesure d’arriver à cette transformation qui permet à des milliers de personnes d’ici et d’ailleurs de vivre pleinement leur loisir?

Drôle de question, n’est-ce pas? Pourtant, c’est sur quoi a travaillé l’auteur du livre Vers une civilisation du loisir? Joffre Dumazedier (1915-2002). Le sociologue a identifié trois fonctions majeures du loisir : le délassement, le divertissement, et le développement personnel. Comment ces fonctions sont-elles reliées à nos vacances?

Le loisir occupe une place importante dans la vie des gens. Il prend d’ailleurs de plus en plus de valeur, et cela, au fur et à mesure qu’évoluent le travail, la vie familiale et la société. En ce sens, le loisir, auquel on s’adonne le plus souvent durant les périodes de vacances, répare les dommages physiques et nerveux provoqués par les tensions associées aux obligations quotidiennes (professionnelles, familiales, citoyennes et, à l’heure actuelle, sanitaires).

Mais tout cela, me diriez-vous, peut-il devenir la cause d’un vide? En fait, l’allégement des tâches physiques grâce aux nouvelles technologies, comme les machines industrielles, les ordinateurs, les cellulaires (qui sont de plus en plus performants), n’augmente-t-il pas l’occasion d’avoir, si j’ose dire, plus de temps pour soi?

Je parle de créer un vide dans notre esprit dans le but de consacrer du temps à notre personne. N’est-ce pas normal, voire souhaitable, de vouloir libérer notre esprit, de nous détendre? Pour nous remettre de la fatigue accumulée, cela semble plus que nécessaire afin de trouver un juste équilibre entre le temps libre et le temps de travail, comme les efforts déployés durant la pandémie.

Cela dit, même si le repos est essentiel, il nous faut aussi être actifs pour ne pas trop nous ennuyer. C’est ce qu’entend Dumazedier par le divertissement. Certains y verront une contradiction avec le délassement décrit plus haut, mais lorsque l’auteur parle d’activités, il fait référence à une rupture du quotidien qui, pour plusieurs, peut être en soi une source de fatigue due aux actions monotones et routinières reliées aux obligations, y compris celles sanitaires qui nous sont imposées depuis plus d’un an. Et quoi de mieux que le temps des vacances pour « casser la routine » en se divertissant un peu, comme en faisant quelque chose de nouveau.

Selon Dumazedier, le repos et le divertissement sont un peu au service du développement personnel. Ainsi, le loisir est une sorte de libération de notre potentiel d’acquérir de nouvelles capacités. Une fois les obligations écartées, il semble normal de se relâcher, de se divertir et d’entreprendre de nouvelles activités, comme gambader gentiment sur l’une des belles plages de la Côte-Nord en fredonnant « Roum dum dum wa la dou, c’est le temps des vacances ».

Allez! Bonnes vacances, reposez-vous, amusez-vous et pratiquez des activités qui vous font du bien!

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