Les jeunes se sentent-ils concernés par la politique?

Par Mia Dionne 6:00 AM - 16 juillet 2021
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Les jeunes se prononcent politiquement à l’occasion lors de grande manifestations, ici lors d’une marche « Fridays for future » pour la lutte contre le réchauffement climatique à Munich, en 2019. Photo iStock

Oui, mais non. C’est la réponse qu’on m’a donnée le plus souvent lorsque j’ai posé cette question à une dizaine d’étudiants de mon entourage. Évidemment, cet échantillon n’est pas assez complet pour déterminer exactement ce que pensent les jeunes de la politique. Cependant, leurs opinions sont assez claires.

Je me sens concernée par la politique, mais uniquement à quelques périodes. Nécessairement, je sais que nos vies sont influencées par celle-ci et que c’est grâce à la démocratie que le peuple détient du pouvoir. Lorsque vient le temps des élections, j’écoute les débats des chefs, je lis plusieurs articles de différentes opinions et j’essaie tant bien que mal de me créer une position politique. Heureusement, la boussole électorale représente un outil exemplaire pour s’y référer un peu mieux dans ce domaine.

En étant un élève du secondaire ou un étudiant des paliers supérieurs, quelques rouages de notre système politique restent encore incompris ou vagues.

C’est pour ces raisons que nos parents et professeurs représentent toujours de précieux conseillers. Mais chaque personne a une idée bien fondée sur la politique et il est compliqué de la mettre de côté lorsque vient le temps d’expliquer à un adolescent la démocratie. Sans surprise, les jeunes dont les parents parlent énormément de politique se sentent beaucoup plus concernés par le mode d’organisation de notre pays.

Seulement, la majorité des étudiants ont un sentiment de désintérêt à propos du parlement fédéral et provincial. Manifestement, cette indifférence peut probablement provenir d’un manque d’éducation à ce propos. Participer à un jeu est compliqué lorsque l’on ne connait pas tous les règlements.

Personnellement, je crois que mes enseignants au secondaire ont réalisé un travail remarquable pour nous expliquer les bases de notre système politique. Cependant, ce ne sont pas tous les élèves qui ont le droit à ce dévouement exceptionnel.

Aussi, il y a la question de la représentation. Bien que ces dernières années, les politiciennes soient de plus en plus nombreuses, il est difficile de se sentir interpelés par une majorité d’hommes âgés de plus de cinquante ans. Évidemment, quelques politiciens échappent à cette règle. Seulement, lorsque ceux-ci ont moins de quarante ans, on s’intéresse plus régulièrement à ce qu’ils portent qu’à ce qu’ils ont à dire.

De plus, immanquablement, les jeunes se sentent moins en confiance au moment de prendre part à la démocratie.

Naturellement, les politiciens prennent des décisions nous concernant sans demander nos avis. Conséquemment, on peut souvent avoir l’impression que notre opinion ne compte pas. Évidemment, les dirigeants croient qu’on ne répondrait pas à l’appel s’ils nous questionnaient. Résultat : les jeunes ne veulent pas mettre de l’effort pour rien.

Pourtant, nous interroger sur nos positions donnerait un sentiment d’appartenance à la politique et à notre société. Par exemple, créer un sondage et demander à chaque étudiant et élève d’y répondre lors des heures des cours représenterait un moyen efficace et simple de joindre le plus d’adolescents possible. Cela ne prendrait que quelques minutes d’enseignement et produirait une énorme différence au niveau de notre relation avec nos députés et politiciens.

Malgré tout, les jeunes n’ont pas peur de prendre part à la politique lorsqu’il le faut. Seulement, ils le font pour défendre les convictions auxquelles ils croient réellement. On pourrait mentionner le mouvement « Fridays for Future », une manifestation pour la lutte contre le réchauffement climatique à laquelle des milliers d’élèves québécois ont participé en 2019. Sur la Côte-Nord, approximativement quatre cents adolescents ont manifesté le 15 juin de la même année. C’est simple, les jeunes sont majoritairement intéressés par la politique. Ils ne se sentent tout bonnement pas assez concernés.