Où sont les 15, 16, 17 ans?

Par Charlotte Paquet 3:00 PM - 27 juillet 2021
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Chantale Cloutier, préposée aux chambres à l’hôtel Le Manoir, pose en compagnie de deux jeunes travailleuses, sa fille, Amélie Hébert (à gauche), 15 ans, et Alice Vaillancourt, 13 ans. Photo coutoisie

Directrice des opérations à l’hôtel Le Manoir, Maude Roussel se demande où sont les étudiants de 15, 16 et 17 ans cet été, car, contrairement aux années passées, il n’y en a pratiquement aucun qui frappe à sa porte pour travailler.

« Au niveau de l’hôtel, j’en ai deux de 15 ans, mais les autres sont où? Ils travaillent où? », se questionne Maude Roussel, en faisant remarquer ne pas être la seule à vivre une pénurie d’employés étudiants.

Des quatre étudiants qui prêtent main-forte à l’équipe cette année, deux jeunes filles ont 13 ans à peine, une première pour l’hôtel. Les deux autres ont 15 ans. En 2019, les emplois étudiants étaient comblés par des jeunes de 15 et 16 ans. « L’an passé, on ne les a pas revus, car ils recevaient de la PCU (Prestation canadienne d’urgence) », poursuit la directrice.

Avec les très jeunes employées, il n’est pas question de leur donner la responsabilité du nettoyage des chambres, mais elles peuvent être jumelées à une préposée aux chambres et apprendre, à titre d’exemple, à faire et à défaire les lits entre les départs et les arrivées. Elles ont aussi comme tâche la distribution des petits cadeaux dans les chambres des clients pour leur arrivée.

« C’est eux qui veulent travailler, mais ils doivent avoir l’autorisation de leurs parents. Ils sont vraiment hot. Ils sont proactifs et voient le travail », assure Maude Roussel.

Chambres à nettoyer

Le recrutement et la rétention de la main-d’œuvre demeurent problématique et cela fait particulièrement mal en pleine saison touristique.

Pour réussir à recruter quatre étudiants cet été, il a fallu regarder dans l’entourage immédiat du personnel. La mère de l’une des jeunes employés travaille à l’hôtel et deux des trois autres sont les enfants d’amis de la directrice.

« Le nerf de la guerre, c’est les employés qu’on doit trouver. Il est où le monde? », s’interroge encore celle à qui il est arrivé régulièrement de devoir se transformer en préposée aux chambres les fins de semaine.

Faute d’autres solutions, des employées régulières ont accepté de mettre l’épaule à la roue et de travailler six jours par semaine. « Le travail de préposée aux chambres, c’est extrêmement exigeant. Elles ont tout mon respect », conclut la directrice des opérations.

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