Quand le hasard fait bien les choses
Après avoir passé sept jours avec sa roulotte dans le stationnement de Walmart en juillet par un concours de circonstances, Maxime Bernier a emménagé à Baie-Comeau en octobre. Kathleen Gagné, directrice générale de Jean Dumas Honda, fait partie du bon monde qu’il a trouvé chez nous.
Baie-Comeau s’est enrichie d’un nouveau résident cet automne. Pour une ville qui veut freiner son déclin démographique, l’arrivée de Maxime Bernier est à souligner, mais ce qui l’est encore plus, ce sont les circonstances et le hasard qui l’ont entourée. Et dire que tout ça a commencé par un ennui mécanique et du camping dans le stationnement de Walmart en juillet.
C’est particulier, la vie. Parfois, elle transforme le négatif en positif sans que l’on s’y attende. L’histoire de l’homme de 39 ans, c’est un peu ça. Non, pas mal ça.
Début juillet 2021. Maxime Bernier, qui habite sur la rive sud de Montréal, est sur le chemin du retour après des vacances en camping passées dans l’est de la Côte-Nord.
De passage à Baie-Comeau, son véhicule fait des siennes. Un ennui mécanique vient changer ses plans. Il le laisse chez Canadian Tire et installe sa roulotte tout près, dans le stationnement du centre Manicouagan, pour repartir rapidement une fois la réparation effectuée.
Ce qu’il ignore alors, c’est que son épisode de camping en bordure du boulevard Laflèche devra se prolonger pendant une bonne semaine, compte tenu du délai pour la remise en état de son véhicule, repoussé à quelques reprises.
Il n’en fallait pas plus pour que des commentaires désobligeants et des photos apparaissent sur la page Facebook Spotted Baie-Comeau. Une précision est alors apportée par sa compagne de voyage sur la même page afin de raconter les tenants et les aboutissants de leur situation problématique, explique Maxime Bernier.
C’est alors que tout s’emballe. L’homme tombe littéralement sous le charme des citoyens de Baie-Comeau qui, touchés par l’histoire, sont nombreux à vouloir apporter leur aide. Kathleen Gagné, directrice générale de Jean Dumas Honda de Baie-Comeau, en fait partie.
Un CRV pour dépanner
« Je suis arrêtée et je lui ai offert un véhicule, un CRV, pour le dépanner. Il m’a répondu non, non, mon véhicule va être prêt », raconte Mme Gagné qui, comme tant d’autres, se sent interpellée par la situation des touristes. Elle s’apprête à repartir quand, au moment même, un employé de Canadian Tire arrive pour prévenir les touristes que la réparation irait encore à la semaine suivante.
« Ils étaient déjà sur du temps emprunté parce que leurs vacances étaient terminées. Ils étaient supposés d’être chez leur employeur. J’ai dit ok, on va s’arranger. Ils n’en revenaient pas », raconte la directrice générale.
Une fois la roulotte garée dans le stationnement de Canadian Tire, Maxime Bernier reprend la route vers la maison au volant du CRV prêté. La fin de semaine suivante, il est de retour à Baie-Comeau pour rendre le véhicule et reprendre le sien, enfin réparé.
En dégustant une consommation à ce moment-là, Kathleen Gagné s’informe tout bonnement de ce qu’il fait dans la vie. Il répond avoir une formation en foresterie et travailler comme opérateur de machinerie lourde. « Il m’a dit pour vrai, je m’en viendrais ici, moi, c’est easy going, c’est le fun. Je lui ai dit tu ne manquerais jamais de job », raconte celle dont la conjointe travaille dans le même domaine. Ce n’est pas rentré dans l’oreille d’un sourd, comme on dit.
Direction Baie-Comeau
Une amitié se crée entre l’homme et Mme Gagné au fil de plusieurs discussions, la plupart virtuelles. Maxime Bernier indique que Baie-Comeau lui plaît bien et qu’il songe à déménager. Puis, en septembre, l’homme de la rive sud de Montréal confirme son intention de s’installer en ville le 1er octobre.
Il frappe à quelques portes pour travailler dans son domaine. « Je suis arrivé comme un mois trop tard, je pense. Tout le monde en cherchait au mois de septembre », explique celui qui se retrouve alors gérant au Lave-auto Manic, qui appartient également à Jean Dumas Honda, après que le poste se soit libéré.
Le trentenaire avoue que comme pêcheur et chasseur, la région l’attire. Mais ce qui est réellement venu le chercher, c’est la réaction des gens face à sa situation difficile, une fois les faits remis dans leur contexte.
Au-delà des commentaires désobligeants du départ mis en ligne, il préfère retenir la générosité et la bonté des personnes. « Il y a du bon monde ici », affirme celui qui dit avoir eu là le reflet des gens de la Côte-Nord. C’était déjà dans ses projets de déménager ici, mais cette vague d’amour là a été déterminante. « Il n’y a rien qui arrive pour rien. Pas avoir eu cette histoire-là, je n’aurais peut-être pas eu le reflet que j’ai eu, le coup de main, le contact humain ».
Aujourd’hui, Maxime Bernier dit avoir développé une nouvelle passion avec son emploi. « Il travaille pour la personne qui l’a dépanné », fait remarquer en riant Kathleen Gagné.
Comme quoi le hasard fait parfois bien les choses et qu’il peut transformer le négatif en positif.
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