L’achat local selon la Chambre de commerce et d’industrie de Manicouagan

Par Colombe Jourdain 6:00 AM - 13 février 2022
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Joëlle Bernier, responsable du développement des affaires de la CCIM et membre du comité de travail sur l’achat local. Photo courtoisie.

La Chambre de commerce et d’industrie de Manicouagan (CCIM) propose différentes initiatives en partenariat avec les entreprises membres pour encourager l’achat local.

Créée en 2020 à la suite d’une initiative de divers partenaires de la CCIM, de la SADC, de la Ville de Baie-Comeau, du député Martin Ouellet et d’Innovation et développement Manicouagan, la campagne Investissez Manic a entraîné des retombées économiques de 160 000 $ dans les entreprises participantes.

Joelle Bernier, responsable du développement des affaires de la CCIM et également dans le comité de travail d’achat local, explique que l’achat local revêt plusieurs volets. L’achat de proximité d’un consommateur dans un petit commerce local, c’est bien sûr de l’achat local. Une entreprise qui décide d’acheter un produit ou un service dans une autre entreprise d’ici, c’est aussi de l’achat local.

Mme Bernier nous donne l’exemple de « la CCIM qui mandate une entreprise locale pour faire une campagne publicitaire, c’est de l’achat local ».

« On essaie d’insuffler autant aux entrepreneurs qu’aux consommateurs de penser à aller voir leur commerce de proximité avant de penser à faire leurs recherches à l’extérieur », souligne Mme Bernier.

Les prochaines offensives de la CCIM pour promouvoir l’achat local se feront au moyen de capsules vidéo en entreprise montrant la collaboration entre différentes entreprises locales pour offrir un produit complètement régional.

Bon pour l’emploi

La CCIM veut également montrer qu’en achetant localement, on encourage aussi l’emploi local. « En investissant localement, ça permet aux entrepreneurs d’investir dans leurs employés pour leur faire acquérir de nouvelles compétences ou leur faire gravir les échelons au sein de leur entreprise », indique la responsable du développement des affaires.

Une autre façon de montrer les points positifs de l’achat local est de présenter les différents organismes de la région qui bénéficient de ces retombées pour poursuivre leur mission parce qu’ils sont soutenus par des entrepreneurs de la région, comme la Vallée des Roseaux.

Durant l’été, la CCIM affichera de nouvelles oriflammes un peu partout dans la ville pour encourager l’achat local, juste à temps pour l’arrivée des touristes. En collaboration avec une conseillère municipale, la CCIM compte également développer un volet écoresponsable. « Ça fait partie des avantages de l’achat local, en achetant localement, on sauve sur le transport, que ce soit routier ou maritime ». Qui dit moins de transport, dit aussi moins d’émissions de carbone.

La Chambre compte profiter de ses différents partenaires qui ont déjà une mission environnementale pour l’aider à accomplir des actions concrètes et aller à la rencontre des entreprises pour les inciter à adopter un comportement plus écoresponsable.

Mme Bernier est donc d’avis qu’il faut élargir notre vision de l’achat local. Oui, c’est d’aller au marchand du coin, mais c’est plus que ça. « C’est aussi Lefebvre Industri-AL qui fait de l’achat local, mais aussi qui procure des produits à d’autres entreprises de la région ».

Des ambassadeurs

Les entreprises de la région sont des ambassadeurs dans plusieurs secteurs d’activités, mais ils sont aussi des précurseurs. L’économie circulaire est très développée dans la Manicouagan.

« On est une région qui est à l’avance comparativement au reste du Québec et on est souvent donné en exemple », souligne Mme Bernier. Et des exemples, il y en a plusieurs dans la région il y a, entre autres, la collaboration de la microbrasserie St-Pancrace avec les Jardins de Carmanor ou Cadelli qui prend les résidus du Manoir du Café, pour ne nommer que ceux-là.

« La communauté entrepreneuriale dans la Manicouagan est tissée serrée et elle est très collaborative, c’est comme une fraternité », spécifie Joëlle Bernier. En faisant affaire ensemble, ces entreprises permettent de faire vivre la Manicouagan et les retombées que ça génère demeurent profitable pour tout le monde de la région. « Et quand ça va bien, on s’aide, mais quand ça va moins bien, on s’aide aussi », ajoute-t-elle.

« Il faut garder cette soif d’être fier de nos produits locaux pour les offrir en cadeau, pour les utiliser soi-même », ajoute Mme Bernier.

Malgré tous les côtés négatifs que la pandémie ait pu avoir sur les commerces de la région, il y a quand même un bon côté « au niveau du consommateur, je pense que ç’a été positif, ça lui a donné un sentiment d’appartenance et de fierté d’encourager les entreprises locales », affirme celle qui fait partie du comité sur l’achat local de la CCIM.

Et pour les fervents d’Amazon? Joëlle Bernier répond que « là où ça peut faire une différence, c’est au niveau de l’expérience client, du service à la clientèle et du service après-vente », qui n’est pas possible avec l’achat en ligne. Développer une relation avec l’entrepreneur, l’ambiance de la petite boutique, la personnalité et l’essence de l’entreprise peuvent faire pencher la balance pour plusieurs consommateurs.