La Maison Gilles-Carle ne peut se déployer à pleine capacité
Les membres du conseil d’administration de la Maison Gilles-Carle de Longue-Rive veulent recruter du personnel à tout prix afin d’offrir le service 24 h/24. Sur la photo : Julie Brisson, Serge Dion, Renelle Tremblay, Sylvie Gagnon, directrice, et Donald Perron, président. Absentes : Louise Michaud et Nathalie Girard.
Alors qu’elle a ouvert ses portes officiellement le 28 mars, la Maison Gilles-Carle de Longue-Rive peine à offrir ses services aux proches aidants nord-côtiers ayant besoin de répit. Le manque d’employés force l’organisme à diminuer ses heures d’ouverture.
« Pour le moment, nous avons une employée et deux retraités qui permettent d’offrir le service de halte-répit sur réservation de 9 h à 16 h du lundi au vendredi », lance la directrice de la Maison Gilles-Carle, Sylvie Gagnon, qui souhaiterait embaucher un total de six préposés à la résidence « sans compter les retraités ».
Une équipe complète garantirait trois chiffres de huit heures, soit un service 24 heures sur 24. « C’est l’objectif de l’organisme d’offrir la possibilité aux proches aidants d’obtenir du répit pour une ou plusieurs nuits. Nous ne pouvons pas le faire depuis notre ouverture en raison du manque de main-d’œuvre », poursuit Mme Gagnon, qui n’espère que le déploiement du service.
Les efforts de recrutement effectués jusqu’à maintenant ne se sont pas avérés concluants. Une journée portes ouvertes sera organisée prochainement afin de faire connaître les services de la maison de répit et « peut-être donner envie à des personnes de se joindre à notre équipe », indique la directrice précisant qu’une formation peut être transmise par l’organisme si nécessaire.
Des bénévoles sont également recherchés pour briser l’isolement des personnes accueillies entre les murs de la Maison, tout nouvellement rénovée et aménagée.
« Ça peut être pour jouer aux cartes, raconter des histoires, jouer de la musique, on est ouvert à toutes les activités proposées par ceux ou celles qui voudraient venir donner quelques heures par semaine », illustre Sylvie Gagnon.
Six chambres
La Maison Gilles-Carle est située dans l’ancien magasin général de la municipalité de Longue-Rive. « Une des plus vieilles bâtisses du village », ajoute le maire Donald Perron, qui joue le rôle de président de l’organisme.
Acquis par la Coopérative de solidarité d’aide à domicile en 2018, le bâtiment a été amélioré à la suite des aides financières obtenues pour aménager l’établissement de répit. Les travaux, qui comprenaient notamment la finition extérieure, la construction de balcons et l’aménagement de six chambres, se sont conclus en janvier.
Pour réserver une place, les proches aidants sont invités à téléphoner au 581-320-6877. « Ils ne peuvent pas apporter un client directement sans nous joindre avant puisqu’il est possible que nous n’ayons pas de place pour les heures demandées. De plus, nous devons monter un dossier avant d’accueillir la personne », de préciser la directrice.
La clientèle pouvant bénéficier des services de la Maison Gilles-Carle est les proches aidants de personnes atteintes de maladies dégénératives ainsi que celles ayant une déficience intellectuelle ou un trouble du spectre de l’autisme.
« La Maison Gilles-Carle m’a sauvée »
Avant de vivre la réalité de proche aidant ou d’aidant naturel, il est difficile de cerner à quel point les services de répit peuvent être importants. Pour la Longue-Rivoise Renelle Tremblay, la Maison Gilles-Carle s’est mise sur sa route comme un miracle.
Impliquée au conseil d’administration de l’organisme, madame Tremblay connaît bien la réalité des proches aidants puisqu’elle l’expérimente depuis maintenant 30 ans.
« J’ai quelqu’un qui m’avait déjà dit que la Maison Gilles-Carle l’avait sauvé. Aujourd’hui, je la comprend », raconte-t-elle ne pouvant empêcher l’émotion de la submerger.
Son mari Michel Emond est le premier client de la maison de répit. Il la fréquente régulièrement, ce qui permet de donner du répit à son aidante naturelle, mais aussi de briser son isolement.
« Souvent, c’est lui qui me demande quand il va aller à sa maison, comme il l’appelle », témoigne Mme Tremblay, qui veut que d’autres personnes dans sa situation profitent de l’installation.
La première visite de M. Emond a causé tout un changement dans la vie de la citoyenne retraitée. « C’était vide dans la maison, je me demandais ce que j’allais faire. J’ai commencé par me faire à manger, raconte-t-elle en se remémorant ce premier moment de répit. Ça n’a pas pris longtemps avant que je me trouve des choses à faire. »
Pour l’administratrice au conseil d’administration de la Maison Gilles-Carle, Julie Brisson, le services de répit l’auraient beaucoup aidée lorsqu’elle prenait soin de ses parents.
« J’ai pris ma retraite plus tôt que prévu pour m’en occuper. Ça demande beaucoup de temps avec les rendez-vous et les soins à donner, mentionne-t-elle. J’aurais bien aimé avoir accès à de tels services pour m’aider à reprendre mon souffle.
La directrice de la maison, Sylvie Gagnon, a elle aussi joué le rôle de proche aidante alors que son conjoint était malade. « Quand on prend soin de son conjoint, on ne se rend pas compte qu’on a besoin d’aide, témoigne-t-elle. C’est comme si c’était juste la normalité de s’en occuper. Mais, il faut aussi prendre soin de nous pour prendre soin des autres. »
Horizon
Horizon, des contenus marketing présentés par et pour nos annonceurs.