130 000$ pour le trappage des loups dans l’habitat du caribou
La Fédération des trappeurs gestionnaires du Québec (FTGQ) a obtenu un contrat de gré à gré de 128 977, 12 $ du ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs (MFFP) pour l’administration d’un projet d’intensification du prélèvement du loup et du castor dans l’aire de fréquentation de la population de caribous de Charlevoix. La période de trappe a débuté le 18 octobre et se poursuivra jusqu’en février.
Le projet en est à sa troisième saison et la FTGQ est le seul organisme à offrir la formation Piégeage et gestion des canidés (PIGEC) nécessaire aux piégeurs qui adhèrent au projet, explique Anik Martel, conseillère en communication au ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs, expliquant ainsi l’obtention du contrat sans appel d’offres.
La FTGQ est responsable de la formation, obligatoire, des trappeurs, mais son mandat inclut également le recrutement et l’accompagnement des piégeurs, la coordination des équipes spécialisées dans les travaux de piégeage sur le terrain et en laboratoire, l’entreposage et la conservation des carcasses en vue des analyses et le dépôt de différents bilans et rapports d’étapes au Ministère lors de la finalisation du projet.
La formation a été adaptée à la situation de Charlevoix. «Notre travail est de s’assurer que tout ce qui sera capturé sera mis en valeur », indique Philippe Tambourgi, directeur général de la Fédération. Une trentaine de personnes ont suivi la formation cette année.
Pour la saison 2022-2023, « aucune cible de récolte n’est établie ». « L’objectif du projet d’intensification de la récolte du loup et du castor est d’accroître l’efficacité des piégeurs autorisés dans leur trappe annuelle du loup et du castor dans l’aire de répartition des caribous de Charlevoix », précise Mme Martel.
Le castor aussi
Le loup est l’un des prédateurs principaux des caribous et son abondance dépend directement de la disponibilité des proies, dont le castor. La diminution de l’abondance de castors influencera à la baisse l’abondance des loups et par conséquent, la pression de prédation sur les caribous, évalue-t-on au MFFP.
Comment expliquer la pertinence de ce prélèvement intensifié du loup dans un contexte où les derniers caribous de la harde de Charlevoix vivent désormais en captivité?
« Le Ministère applique le principe de précaution. Il est impératif de poursuivre les efforts de formation des piégeurs puisque la durée de mise en enclos des caribous n’a pas encore été déterminée », justifie Mme Martel.
Philippe Tambourgi tient à préciser que les trappeurs sont les premiers à se soucier de la pérennité de l’espèce. «Les craintes des trappeurs, en participant au programme, c’est qu’on tape trop fort sur le loup, mais ce n’est pas ça l’idée. Les trappeurs trappent moins qu’avant. Les impliquer pour maintenir l’effort de gestion des populations revient à ce qui se faisait il y 10 ou 15 ans. Les canidés, ce sont des populations qui se reproduisent rapidement. Un suivi est fait sur la population, on s’assure de ne pas le mettre en péril », dit-il.
Le projet se déroule sur les territoires de la réserve faunique des Laurentides et de la ZEC des Martres. Dans la Capitale-Nationale, 87 loups ont été trappés en 2020-2021 et 128 en 2019-2020.
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