La semaine Ninaushunithishun : Je me choisis

Par Karianne Nepton-Philippe 12:02 PM - 30 novembre 2022
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Ninaushunitishun veut dire Je me choisis. Ce thème a été retenu en raison de l’importance de se choisir pour ainsi commencer un processus de guérison individuelle et par la suite, collective.

Les enjeux liés aux dépendances étaient au cœur d’activités organisées la semaine dernière à Pessamit, dans le cadre de la semaine Ninaushunithishun, qui se consacre à la sensibilisation, à la prévention et à la guérison.

L’initiative est une réussite et a attiré de nombreux participants curieux et volontaires face aux sujets présentés.

Tous les aspects liés de près ou de loin aux dépendances ont été exploités. Que ce soient les substances psychoactives ou l’alcoolisme, en passant par la cyberdépendance, la peur et l’anxiété, les enjeux qui entourent les dépendances sont   nombreux.

« Le but c’est vraiment d’outiller les gens, dans leur consommation. Mais d’outiller les gens aussi sur le reste. Par exemple, il y a un atelier sur ‘’vivre avec une personne dépendante’’. On essaie de couvrir une diversité de sujets pour que toute personne soit touchée », détaille Geneviève Ashini, représentante en santé communautaire à Pessamit et une des organisatrices de l’événement.

De plus, des ateliers spirituels ainsi que des rencontres individuelles avec guide auront permis aux personnes de se concentrer sur leur guérison personnelle. Une soixantaine de personne y était. « Les objectifs sont au-delà de nos espérances », indique France Nelly Washish, intervenante aux services sociaux de Pessamit.

Santé mentale

« Cette semaine-ci se veut être inclusive et générale en santé mentale. Oui, on va parler des dépendances, car les dépendances découlent de quelque part », explique l’organisatrice, qui remarque l’importance de se pencher sur la santé mentale au sens large, ne s’agissant plus que de troubles mentaux.

Cette dernière relate également que les besoins ont toujours existé pour de la sensibilisation et du dialogue face à toutes les dépendances, mais ils ont aussi augmenté depuis la pandémie. « La dépendance a aussi changé avec le temps. Il y a tellement de choses qui ont évolué dans la société, qu’on essaie également d’évoluer nos approches dans ce sens-là », ajoute-t-elle.

Le but étant de présenter aux gens plusieurs pistes pour s’en sortir ou pour contrôler leur situation, sans avoir une ligne directrice déjà toute tracée.

Un premier pas

« L’enjeu présentement, dans le système de la santé et des services sociaux, on ne se le cachera pas, c’est vraiment au niveau de la recherche d’aide. C’est difficile d’avoir accès à un professionnel de la santé », relate Geneviève Ashini

C’est pourquoi une panoplie d’informations sur les services disponibles dans la Manicouagan ont aussi été présentées, autant au niveau du CISSS Côte-Nord que les organismes communautaires de première ligne. Selon l’organisatrice, ceci peut être un premier pas pour une personne qui cherche une ressource afin d’éviter qu’elle se retrouve seule.

« C’est difficile d’avoir accès à un professionnel de la santé, surtout en santé mentale. En mettant en évidence tout cet éventail de services qu’on a ici dans la région, ça permet d’éviter cette situation-là », explique-t-elle. Celle-ci rappelle que c’est généralisé les listes d’attentes auprès des professionnels de la santé, tels que psychologues ou les intervenants sociaux, qu’on soit à Pessamit ou ailleurs sur la Côte-Nord.

Semaine nationale

Rappelons que la semaine Ninaushunithishun, qui signifie Je me choisis, s’est tenue pendant la Semaine nationale de sensibilisation aux dépendances du 20 au 26 novembre. À l’exception de quelques ateliers ciblés, toute la population en général pouvait y participer. Des ateliers ainsi que des activités de partage et spirituelles étaient organisés au centre communautaire KaMamuitunanut et au chalet des aînés.

Témoignages

« Je suis venue dans le but de voir c’est comment les autres personnes en rétablissement, parce qu’Éliane aussi elle arrive de loin et moi aussi. Ça fait du bien de passer du temps avec des gens qui sont en rétablissement et de pouvoir se comprendre dans leur histoire. On a tous, ou presque, passé par les chemins difficiles et après, on se permet de se relever. »

  • Kelly-Ann

« Il ne faut jamais oublier d’où est-ce qu’on arrive. C’est bien entendre des partages qui ont réussi à s’en sortir. Malgré que j’aie 29 ans de sobriété, il ne faut jamais que j’oublie d’où j’arrive. »

  • Nathalie
Les élèves du secondaire ont assisté à une conférence donnée par Jean-Clermont Drolet sur les substances psychoactives. Photo courtoisie
La première journée a été marquée par la visite d’Éliane Gagnon, comédienne et écrivaine, qui est venue partager son parcours de vie face à l’alcoolisme. Cette activité a été grandement appréciée des participants et participantes, avec qui elle a pris un moment de partage à la fin de son allocution.