Des applications pour contrer le gaspillage alimentaire

Par Johannie Gaudreault 7:00 AM - 8 février 2023
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Les produits de boulangerie sont ceux qui étaient le plus jetés aux ordures chez Marché Tadition à Forestville. Ils peuvent maintenant être vendus à rabais aux clients via l’application FoodHero. Un pas en avant vers la réduction du gaspillage alimentaire.

Le Québec gaspille 3,1 millions de tonnes de nourriture chaque année. Les épiciers, touchés de près par cette problématique, font tout en leur pouvoir pour améliorer cette statistique. C’est là qu’entrent en jeu les applications pour écouler les invendus dont la date de péremption approche.

Que ce soit FoodHero (Sobeys) ou FlashFood (Loblaw), le principe est le même. Elles permettent aux clients des épiceries partenaires d’acheter des aliments approchant de leur date de péremption à prix réduit , les rabais pouvant aller jusqu’à 50 %.

« Il s’agit d’une excellente façon pour la clientèle de réaliser d’importantes économies et de contribuer à faire une différence pour la protection de l’environnement et la réduction du gaspillage alimentaire », affirme Geneviève Poirier, gestionnaire aux affaires corporatives et communications chez Loblaw.

Sur la Côte-Nord, Marché Tradition de Forestville vient tout juste d’implanter l’application FoodHero. Le marché d’alimentation s’ajoute aux trois autres qui offraient déjà Flashfood dans leur commerce respectif depuis 2019, soit Maxi de Baie-Comeau, Maxi de Port-Cartier et Maxi de Sept-Îles.

Pour Martin Chamberland, copropriétaire de l’épicerie forestvilloise, l’entrée en vigueur de ce nouveau service est une plus-value pour sa clientèle, mais s’inscrit aussi dans un souci environnemental. « C’est moi qui ai demandé à Sobeys d’implanter l’application ici. On est le premier FoodHero sur la Côte-Nord », affirme M. Chamberland, qui souhaitait contribuer à sa façon à la réduction du gaspillage alimentaire.

Contrairement à ce que l’on aurait pu penser, l’application a vite fait fureur chez la clientèle de l’épicier. Une quarantaine de commandes ont été passées lors des premières semaines d’implantation, toutes par des femmes, mais de différents groupes d’âge. « On me pose beaucoup de questions, on voit que ça intéresse les gens », témoigne l’homme d’affaires de 33 ans.

Marché Tradition ne jetait pas une énorme quantité de nourriture chaque semaine, mais tout de même assez pour provoquer un examen de conscience. C’est surtout les produits de la boulangerie qui se retrouvaient aux ordures après leur date de péremption.

« Pour le reste comme la viande et les légumes, on les utilise en cuisine pour nos menus du jour ou sauce à spaghetti, par exemple », explique Martin Chamberland.

Maintenant, avec l’application anti-gaspillage, le marché d’alimentation congèle entre autres les pains et croissants, et réussit à les écouler à rabais.

« On évite donc de les mettre à la poubelle et les clients peuvent profiter de rabais, c’est gagnant-gagnant », estime M. Chamberland. Chez Loblaw, on retrouve le même enthousiasme pour l’application Flashfood.

« Nous sommes très heureux de l’engouement de nos consommateurs pour l’application. Au Québec, de 2021 à 2022, Flashfood a connu une augmentation de 14 % du nombre de téléchargements et ce sont plus de 1,4 million de kilogrammes de nourriture qui ont été détournés des sites d’enfouissement l’an dernier », de faire savoir la porte-parole.

Fonctionnement

Les applications donnent accès chaque jour à un vaste éventail d’articles, allant des produits frais, incluant de la viande, des produits de boulangerie et des produits laitiers, aux produits d’épicerie courants.

« Les clients n’ont qu’à se rendre sur l’application, sélectionner le magasin de leur choix, réserver les articles qui les intéressent et les payer directement via l’application. Il leur suffit par la suite de passer en magasin pour les récupérer dans la zone désignée à cet effet », explique Mme Poirier.

Chez Marché Tradition à Forestville, le processus est le même. Toutefois, il n’y a pas de zone spécifique pour les commandes mobiles. Les clients doivent donc se rendre à la caisse.

« Il y a deux enchères par jour, souligne Martin Chamberland. Il faut les surveiller pour avoir plus de chance d’obtenir des produits à rabais. »

Source : Recyc Québec

Meilleur avant, bon après?

La date limite de conservation des aliments, plus communément appelée la date « meilleur avant » indique quand la période de conservation se termine. Doit-elle être suivie à la lettre? Ça dépend des types d’aliments.

Elle peut aussi varier en fonction d’une multitude de facteurs, par exemple les conditions d’entreposage, l’acidité ou l’humidité de l’aliment, l’emballage ou le fait que le contenant soit ouvert ou non.

Pour les aliments périssables réfrigérés comme les viandes fraîches, les poissons et fruits de mer, le lait, la crème ou les fromages à pâte molle, ils doivent être consommés avant la date « meilleur avant ». « Ces produits s’altèrent facilement et permettent généralement la croissance de bactéries nuisibles à la santé », informe le gouvernement du Québec.

Quant aux aliments périssables à risque faible, ils peuvent être consommés après la date limite de conservation. On parle ici des fruits et légumes, jus de fruits pasteurisés réfrigérés, vinaigrettes et marinades, yogourts, fromages à pâte ferme ou dure, du beurre ou de la margarine, des œufs et produits de boulangerie, notamment.

« Ces produits s’altèrent, mais ne permettent généralement pas la croissance de bactéries nuisibles à la santé », selon le site gouvernemental. Après l’ouverture, il est conseillé de faire appel à ses sens pour juger de la qualité de ces aliments (odeur, couleur, textures inhabituelles).

Les aliments non périssables peuvent également être dégustés après la date recommandée. Les céréales sèches, boîtes de conserve, jus pasteurisés conservés à la température ambiante, confitures, sauces, olives, condiments et viandes et aliments congelés « s’altèrent peu et ne permettent pas la croissance de bactéries nuisibles à la santé ».

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