Une joute verbale à quatre pour éclaircir ses positions

Par Charlotte Paquet 11:33 AM - 9 février 2023
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Les quatre candidats à la mairie de Baie-Comeau ont croisé le fer, mercredi, lors d’un souper-débat organisé par la Chambre de commerce et d’industrie de Manicouagan. On aperçoit Sébastien Langlois, Michel Desbiens, Mario Quinn et Gilles Babin.

Le respect, la courtoisie, la convivialité et même quelques moments loufoques ont marqué le débat des quatre candidats à la mairie de Baie-Comeau, tenu mercredi soir dans le cadre d’un souper organisé par la Chambre de commerce et d’industrie de Manicouagan.

Ce premier rendez-vous de groupe de la campagne électorale a donné l’occasion à Sébastien Langlois, Michel Desbiens, Mario Quinn et Gilles Babin de s’exprimer autour de quatre thèmes, soit les finances municipales, le développement économique, le transport et la démographie.

Si en début de débat, la joute verbale a été davantage dirigée vers messieurs Langlois et Desbiens, les choses se sont passablement tassées par la suite.

Sans surprise, les quatre aspirants maires ont repris les grandes lignes de leurs déclarations des dernières semaines, mais ils ont eu aussi à éclaircir certaines positions. En voici quelques exemples.

Finances municipales

Questionné sur ses intentions concernant l’avenir du Drakkar, Sébastien Langlois a répondu ceci : « Le Drakkar de Baie-Comeau, pour les deux prochaines années, avec ce que j’ai entendu à l’assemblée générale, moi, ça me convient. Je pense qu’on est capable de continuer. C’est bien géré actuellement. Michel (Desbiens) a fait une belle job, on s’en cachera pas. »

M. Langlois a également prévenu son auditoire, composé de près de 70 personnes, qu’il ne s’attend pas à baisser les taxes dans un mandat de deux ans et demi.

Développement économique

Quand le moment est venu de discuter de développement économique et de mesures à mettre en place pour favoriser les petites et moyennes entreprises, Michel Desbiens a dû approfondir sa pensée sur le navettage (fly in fly out), entre autres celui des agences de santé qu’il a dénoncé ces dernières semaines.

« Il faut casser ça. On ne pourra pas garder ça. Pensez-vous dans 30 ans, ce ne sera pas juste la santé. Le monde va rester à Québec et ils vont s’en venir en avion travailler partout. Y’aura plus un chat ici. À un moment donné, non, il faut s’en mêler. On n’a pas le choix. C’est notre job de s’en mêler parce que oui, c’est un frein à notre économie. (…) Il faut travailler là-dessus et oui, je vais me mêler de mes affaires parce que c’est mes affaires », a martelé M. Desbiens avec aplomb.

Transport interrégional

Que ce soit avec le transport maritime ou le transport aérien, Mario Quinn a mentionné que la première avenue possible pour améliorer la situation, c’est de « travailler en concertation avec notre député du comté de René-Lévesque ».

Au sujet des annulations fréquentes de traversées du F.-A.-Gauthier entre les deux rives, Sébastien Langlois a notamment déploré les coûts élevés engendrés pour les gens d’affaires tandis que Michel Desbiens les a assurés que s’il est élu à l’élection du 19 février, il bataillera pour leur assurer des compensations adéquates.

En matière de transport aérien, Gilles Babin s’est dit en faveur de la réactivation du projet de la coopérative TREQ. « Le maire de Baie-Comeau a favorisé le 500 $, qu’est-ce que ça nous a donné? Moi, c’est certain que je vais revirer cette décision-là et je vais favoriser une coopérative arienne. On va mettre la pression au député pour qu’il agisse dans le sens de la population ici. »

Enjeux démographiques

Le débat s’est conclu autour des enjeux démographiques, chaque candidat y allant de ses priorités pour freiner la baisse de population et attirer du monde.

M. Langlois a notamment parlé de l’importance des services afin de garder les aînés chez nous, en disant voir d’un très bon œil le développement d’un secteur de minimaisons, qui serait à l’étude à la Ville de Baie-Comeau. « Moi, quand j’entends minimaisons, j’entends personnes âgées. (…) Pour les personnes âgées, c’est beaucoup moins d’entretien, c’est beaucoup moins de trouble. »

L’attraction et la rétention de citoyens passent par le maintien et l’amélioration des services et des activités, a renchéri M. Desbiens. « Ceux qui ne font pas de paddle board, ne vont pas en motoneige dans le bois et ne vont pas à la chasse, quand ça fait quatre fois que tu vas manger au même restaurant, tu commences à être tanné. Ça va prendre plus d’activités. »

Le candidat a aussi répété que les gens qui travaillent à Baie-Comeau doivent résider à Baie-Comeau et que c’est dans ce domaine où « on a le plus de gains à faire rapidement ».

Pour sa part, M. Babin a insisté sur l’importance d’une véritable université chez nous pour renverser la tendance démographique.

L’échange qui a suivi entre M. Babin et M. Quinn a donné lieu à un moment savoureux lorsqu’il a été question de pannes d’électricité et de boum de naissances. Les candidats se sont esclaffés tout comme l’auditoire.

Rappelons que l’élection partielle à la mairie de Baie-Comeau se tiendra le 19 février, avec un vote par anticipation ce dimanche 12 février.

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