La musique de Geneviève Simard mène à une belle et improbable rencontre

Par Charlotte Paquet 6:00 AM - 28 février 2023
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Geneviève Simard, 91 ans, qu’on aperçoit au piano, a été au cœur d’une belle rencontre avec une pianiste française tombée sous le charme de ses compositions, à Montréal, grâce à son amie. Véronique Gendron, une bénévole qui a joué un important rôle dans la rencontre, Violette Simard, Laurence Saulais et Louise Gendron posent avec la compositrice. Photos CAB

Dans la vie, il y a parfois des liens qui se tissent par le plus grand des hasards. Des concours de circonstances, comme on dit. Une improbable histoire s’est écrite récemment à Baie-Comeau avec comme personnage pivot une grande musicienne âgée aujourd’hui de 91 ans, Geneviève Simard.

Musique au crépuscule, un livre de pièces au piano composées par Mme Simard voilà bien longtemps, est au cœur d’une rencontre tenue le jour même de la St-Valentin, le 14 février. Une rencontre orchestrée par le Centre d’action bénévole (CAB) de la MRC de Manicouagan au Boisé sur mer, la résidence du boulevard La Salle où habite la nonagénaire.

Depuis 2019, Véronique Gendron, une bénévole, rend visite à Geneviève Simard à raison d’une fois par semaine. Une véritable amitié s’est développée entre les deux dans le cadre d’un service offert par le CAB.

À Montréal, Louise, la sœur de la bénévole, qui est aussi pianiste, possède le livre Musique au crépuscule, que lui a offert sa défunte mère en 2002. À l’occasion du passage chez elle d’une amie arrivée de la France, Laurence Saulais, qui anime des séances de piano dans des résidences pour aînés, l’hôtesse lui fait découvrir quelques pièces du livre et ç’a été le coup de foudre.

Selon Cindy Berger, directrice générale du CAB, quand Mme Saulais a su que les pièces étaient l’œuvre d’une musicienne de Baie-Comeau, qui recevait justement des visites d’amitié de la sœur de son hôtesse, elle aurait vraisemblablement lancé : « Ah, mon Dieu, j’aimerais ça la rencontrer! »

Comme le fait remarquer Mme Berger, c’est réellement le fruit du hasard si la pianiste française a découvert Musique au crépuscule à Montréal et a pu croiser la compositrice des pièces à Baie-Comeau. Le fruit du hasard… ou les deux sœurs Gendron.

Un après-midi musical

Un après-midi musical destiné à Mme Simard a été organisé le 14 février avec l’accord de la famille et de la résidence. Tantôt en duo et tantôt en solo, les deux amies pianistes ont joué des pièces du livre de musique en présence de la compositrice, de sa fille Violette et de résidents.

Geneviève Simard a écouté avec ravissement les pièces jouées à son intention.

« Son regard et son sourire étaient remplis d’émotions à l’écoute des 11 morceaux de son répertoire que nous avons joués. J’espère que son œuvre pourra continuer d’être diffusée et je vais tenter d’y contribuer », de témoigner Laurence Saurais.

Louise Gendron l’avoue : sa rencontre avec la compositrice a fait remonter beaucoup de souvenirs, elle qui a assisté à plusieurs prestations de la musicienne dans sa jeunesse.

Pour couronner le tout, Geneviève Simard s’est installée au piano pour jouer seule et en compagnie de sa fille. « Quand elle a sauté sur le piano, mon Dieu que c’était touchant. Son visage s’est illuminé. On aurait dit une petite jeunesse », conclut la directrice du CAB.

Qui est Geneviève Simard?

  • Native de Grande-Baie (aujourd’hui Saguenay);
  • Arrivée à Baie-Comeau en 1962;
  • Mère de cinq enfants, dont trois musiciens, Violette, Marie-Josée et Chantal;
  • Professeur de piano pendant une quarantaine d’années et compositrice;
  • Organiste à l’ancienne église Saint-Georges pendant quelques décennies;
  • À l’origine des messes à gogo (rythmées) tant appréciées par les paroissiens;
  • A fondé des orchestres, dont l’un avec son époux Jérémie, un batteur, et ses enfants;
  • A créé le Carrousel des ministars en s’inspirant des Jeunes talents Catelli de l’époque;
  • A résidé dans sa maison jusqu’à ses 89 ans;
  • Habite en résidence au Boisé sur mer depuis juin 2021
  • « Ma mère, elle te goalait ça. C’était toute une productrice. Elle avait un génie créatif » – Violette Simard;

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