Travail des jeunes plus encadré : pas ou très peu d’impact dans la Manicouagan

Par Charlotte Paquet 4:21 PM - 28 mars 2023
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Carl Beaulieu, du Bistro La Marée haute, affirme que le projet de loi sur l'encadrement des jeunes au travail n'aura pas d'impact dans son entreprise. On l'aperçoit ici sur sa terrasse en juin 2022. Photo archives

Le projet de loi limitant le travail des jeunes n’aura aucun ou sinon très peu d’impact dans les entreprises qui les embauchent à Baie-Comeau, selon quelques réactions sollicitées par Le Manic mardi.

Le ministre du Travail, Jean Boulet, a présenté, mardi à l’Assemblée nationale, le projet de loi 19 qui vise à encadrer la présence des enfants sur le marché du travail, une présence de plus en plus marquée en raison de la rareté de la main-d’oeuvre.

Dès son adoption, la loi viendrait interdire aux moins de 14 ans d’occuper un emploi, sauf quelques exceptions, notamment au sein de l’entreprise familiale, pour du gardiennage ou en camps de vacances.

Aussi, les adolescents de 14 ans à 16 ans ne pourraient être au boulot plus de 17 heures par semaine pendant l’année scolaire, dont 10 du lundi au vendredi.

Depuis quelques années, il n’est pas rare de voir des jeunes de 13, 14 ou 15 ans sur le marché du travail, particulièrement dans le secteur de l’hôtellerie et de la restauration, mais aussi dans le secteur du commerce de détail. 

Au Bistro La Marée haute, Carl Beaulieu embauche des jeunes depuis quelques années déjà puisque les plus vieux se font rares. “Pour ma part, j’en ai pas en bas de 14 ans. J’en ai peut-être un peu l’été, mais c’est limite”, indique-t-il, en soulignant qu’il s’agit souvent du frère ou de la soeur d’un employé déjà en poste.

Les restaurants McDonald’s de Baie-Comeau et Forestville ont un ou deux employés de 13 ans, “mais c’est vraiment exceptionnel”, mentionne le propriétaire, Jacques Bérubé, qui parle lui aussi d’un frère ou d’une soeur d’un autre employé. Évidemment, l’homme d’affaires se conformera à la loi. 

Propriétaire des restaurants McDonald’s de Baie-Comeau et Forestville, Jacques Bérubé, au centre, indique embaucher moins de jeunes qu’avant puisqu’il peut compter sur un nombre plus élevé de travailleurs étrangers temporaires. On l’aperçoit ici avec deux d’entre eux, Lekbir Anine et Oualid Beneshkhonne. Photo archives

De très jeunes employés, McDonald’s en embauche d’ailleurs de moins en moins puisque la bannière compte sur de plus en plus des travailleurs étrangers temporaires.

Heures de travail

Le maximum permis de 17 heures de travail hebdomadairement pendant l’année scolaire ne poserait pas de problèmes non plus aux deux restaurateurs. 

Carl Beaulieu affirme que ses jeunes travailleurs font généralement un seul quart de travail par semaine ou parfois deux lorsqu’il y a des événements. Il préfère avoir davantage d’employés de 14 à 17 ans et les faire moins travailler. 

En été, même si le nombre de jeunes à son emploi passe de 12 à 25 environ, il donne à chacun quelques quarts de travail dans une semaine afin d’éviter de les épuiser. “À 14, 15 ans, ils veulent voir leur été aussi”, souligne M. Beaulieu. Évidemment, il tient compte les désirs de certains de faire plus d’heures.

“On ne les force pas. Pendant la période des études, ils donnent leurs disponibilités”, affirme pour sa part Jacques Bérubé, qui admet qu’en été, il compte cependant sur davantage d’heures de travail pour chacun.

Le Manic était en attente du retour d’autres employeurs au moment d’écrire ces lignes.