DOSSIER | Le repreneuriat familial, une bonne solution
Le Centre de transfert d’entreprise du Québec a tenu le Sommet du repreneuriat le 29 mars à Montréal. Photo LinkedIn
Le repreneuriat familial c’est quand le ou les dirigeants actuels transfèrent leur entreprise à un membre de la famille. Selon Stéphane D’Amours du Centre de transfert d’entreprise du Québec (CTEQ) pour la Côte-Nord, les points importants à accomplir est de « planifier la relève et être bien accompagné pour assurer un transfert d’entreprise réussi ».
Cet accompagnement peut se faire avec plusieurs intervenants. Ici sur la Côte-Nord, il y a les SADC, les Chambres de commerce, ID Manicouagan, le CTEQ et les institutions financières qui peuvent faire partie du processus qui, soit dit en passant, est d’un minimum de deux ans afin de bien se préparer à la passation des pouvoirs.
Au Québec, ce sont 24 % des cédants qui transfèrent leur entreprise à un proche parent, le chiffre serait légèrement plus élevé dans les régions éloignées comme la Côte-Nord.
« Dans les dossiers de transfert d’entreprise, ça arrive quand même assez souvent que ce soit du repreneuriat familial », indique Dino Fortin de la SADC Manicouagan.
M. D’Amours fait toutefois savoir que la plupart des cédants ne sont pas suffisamment préparés avant d’entreprendre le transfert de leur entreprise. Effectivement, ce n’est qu’un propriétaire sur dix qui ont un plan de relève formel.
La première étape est de préparer le terrain, en parlant aux enfants ou aux membres de la famille intéressés à reprendre l’entreprise. Ensuite, il faut ” mettre de l’ordre dans la maison “, souligne M. D’Amours, c’est-à-dire, s’assurer d’une bonne planification fiscale et procéder à une évaluation financière de l’entreprise, entre autres.
Il est toujours indiqué de faire un plan de relève pour prévoir toutes les étapes et la formation qui pourrait être nécessaire. Il faut également aviser les employés de ce qui va suivre. Et, quand tout est réglé avec les différents intervenants, alors le processus de transfert de direction peut se faire.
” Le projet de transfert le plus complexe est le transfert familial, par contre, c’est le plus souhaitable “, soutient M. D’Amours. Pour Dino Fortin, ce qui est le plus complexe n’est pas tant le transfert à un membre de la famille, mais tout le côté fiscal.
” Il y a plusieurs façons de faire un transfert d’entreprise. Que les parents lèguent une partie des actions aux enfants chaque année pour que les enfants deviennent tranquillement propriétaires de l’entreprise à 100 %. Est-ce que la relève doit se faire progressivement ou immédiatement? Parce que les parents ne sont pas toujours prêts à s’en aller “, souligne M. Fortin. ” C’est le comptable, souvent, qui indique comment la transaction va se faire “, ajoute-t-il.
Les étapes du transfert de direction
D’abord, le dirigeant actuel est toujours présent et le repreneur s’acclimate à l’entreprise, apprend à la connaître, c’est la phase d’initiation. Ensuite, la deuxième phase est l’introduction et se passe quand le repreneur occupe un emploi dans l’entreprise. Ça peut être un emploi d’été ou à temps partiel où il apprend les rouages de l’entreprise.
La phase 3 est la phase du règne mixte, c’est l’étape la plus déterminante pour un transfert familial. Comme l’indique son nom, le cédant est toujours dans l’entreprise, mais le repreneur prend peu à peu les rênes de la direction. La phase finale est le désengagement, c’est le moment où le repreneur est officiellement dirigeant de l’entreprise et le cédant se retire totalement des opérations et des responsabilités de l’entreprise.
Bien sûr, plusieurs écueils peuvent poindre dans le processus de transfert. Cela peut amener des tensions familiales ou avec les employés déjà en place. ” Il faudra être capable de gérer les inquiétudes des employés et se faire accepter d’eux “, affirme M. D’Amours.
Et si les enfants ou personne d’autre de la famille ne sont intéressés à reprendre l’entreprise?
Il y a toujours l’option que le repreneur soit un ou des employés de l’entreprise, il y a aussi possibilité de créer une coopérative de travail ou de vendre à un acheteur externe.
Les défis du repreneur familial
Le repreneur familial qui prend la place de son parent doit faire sa place dans l’entreprise et se faire reconnaître comme le nouveau dirigeant de l’entreprise face aux employés. ” Observé de toutes parts, il doit faire ses preuves tant auprès du personnel que de son parent “, indique le guide du cédant, transfert d’entreprise à la famille du CTEQ.
Le repreneur doit s’assurer d’avoir les connaissances et la formation nécessaire pour diriger l’entreprise ainsi que montrer qu’il est digne de confiance et bien connaître ses forces et ses faiblesses. Le nouveau dirigeant doit ” maintenir un haut degré d’engagement envers l’entreprise, en particulier en sachant perpétuer les valeurs de la famille transmises à l’organisation “, explique le guide du CTEQ.
La relation entre le cédant et le repreneur doit être le plus possible harmonieuse même si la transaction se fait dans le cadre d’une relation d’affaires.
Dans tous les cas, la préparation en amont fait souvent foi de la réussite de la transition lors du transfert d’entreprise.
Les Éditions Nordiques ont préparé le portrait d’entreprises de chez nous qui ont opté pour le repreneuriat familial depuis plus de trois générations.
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