Desserte aérienne régionale : la Côte-Nord pas digne d’être desservie

Par Emy-Jane Déry 4:03 PM - 18 avril 2023
Temps de lecture :
avion

Aéroport de Sept-Îles.

La Chambre de commerce de Sept-Îles Uashat mak Mani-utenam dénonce l’inaction des gouvernements face à la médiocrité du service aérien sur la Côte-Nord et estime que la région n’est pas considérée comme étant « digne d’être desservie adéquatement ». 

« La seule et unique raison pour laquelle nos transporteurs aériens continuent d’offrir ce type de service médiocre aux habitants de Sept-Îles est que nous sommes une région éloignée », a indiqué John-James Blanchette, directeur de la Chambre de commerce de Sept-Îles Uashat mak Mani-utenam (CCSIUM), mardi. « Il n’y a littéralement aucune autre explication. Ils ne nous considèrent pas comme une région digne d’être desservie adéquatement », a-t-il poursuivi. 

Cette sortie de la CCSIUM fait suite à un article de La Presse déplorant les problèmes vécus par l’Aluminerie Alouette de Sept-Îles, en raison des annulations et retards de vols trop fréquents. N’ayant eu aucune réponse d’Air Canada, l’aluminerie demande une intervention rapide du gouvernement Legault.

La Chambre dit vouloir soutenir les entreprises de Sept-Îles, tandis que les débats et discussions sur la question se poursuivent depuis des années. 

Elle rappelle que la population et les entreprises doivent composer avec un réseau de vols incohérent, des annulations constantes, des vols en retard, ainsi qu’avec un horaire de vols incompatible avec les réalités de la région. 

« Si ce type de service était offert par des transporteurs à Montréal ou à Québec, on n’en entendrait pas la fin. Des mesures gouvernementales auraient déjà été prises pour régler le problème », déplore le Co-Président de la CCSIUM, Gabriel Striganuk. « Le message que nous envoient nos élus est que nous sommes punis pour avoir habité une région éloignée des grands centres du Québec », ajoute-t-il. 

Il demande un service axé sur la population et l’équité entre les régions du Québec. 

« Pour le moment, nous ne pouvons compter que sur deux transporteurs, ce qui entraîne un écart considérable dans la qualité du service offert à notre population », souligne M. Striganuk. 

La Chambre mentionne tout de même reconnaître les « efforts déployés par toutes les instances gouvernementales au cours des dernières années pour résoudre le problème », mais assure que beaucoup reste à faire. 

« La première étape, la plus importante, serait que nos gouvernements prennent les devants et reconnaissent qu’il y a vraiment un problème et que les habitants de la Côte-Nord méritent un système de transport aérien adéquat. Ce n’est qu’à ce moment-là que nous pourrons travailler efficacement à la résolution du problème. » conclut M. Striganuk.

Partager cet article