Écartée de Tz Baie-Comeau, Manon Bond ne le prend pas
Manon Bond ne comprend pas la décision de Tz Baie-Comeau. Comme elle le dit si bien, lorsqu'elle est bénévole, elle n'est pas au volant de son taxi.
Bénévole de longue date du service de raccompagnement Tz Baie-Comeau, Manon Bond vient de se faire montrer la porte et ne le prend tout simplement pas. De son côté, le président de l’organisme, Yves Michaud, soutient n’avoir fait que respecter un règlement connu de la principale concernée.
Mme Bond, qui œuvre comme répartitrice chez Tz, a été écartée parce qu’elle a lancé au début de juin sa nouvelle entreprise, Taxi Manon. Or, depuis un événement survenu en 2014, l’organisme refuse qu’un chauffeur de taxi devienne bénévole.
La règle, la dame ne la comprend pas. « On me dit que c’est parce que les taxis sont des compétiteurs directs. C’est pas vrai parce que nous, on transporte des gens, pas des véhicules », martèle-t-elle.
Manon Bond a tenté de faire fléchir l’organisme, car pour elle, y faire du bénévolat est extrêmement important. « Yves Michaud a essayé de faire abolir la loi, mais ça n’a pas marché », déplore-t-elle.
Le président confirme que les cinq administrateurs de Tz qui l’entourent ont tous voté contre. « Oui, à cause que sur le plan éthique, c’est infaisable qu’elle puisse avoir une compagnie de taxi et faire la répartition », explique-t-il.
Selon lui, rien n’empêcherait Mme Bond de prendre les appels pour Tz et d’envoyer sa propre compagnie de taxi « où tu peux faire ta propre argent personnelle ». Il y voit une situation conflictuelle.
« Nous, on sait où il y a plein de monde et où ça bouge beaucoup. C’est éthiquement impossible », répète Yves Michaud, tout en soulignant qu’il n’y a rien de personnel contre la dame, mais plutôt contre la situation. « Elle le savait qu’il y avait un règlement à ce niveau-là. »
Cause à cœur
Manon Bond œuvrait comme bénévole auprès de Tz Baie-Comeau depuis 10 ans à raison de trois à quatre jours par semaine. Dix ans pendant lesquels, insiste-t-elle, ses enfants ne l’ont à peu près pas vue les fins de semaine.
C’est que la cause défendue par le service de raccompagnement lui a toujours tenu à cœur. Contribuer à ce que des gens retournent à la maison en toute sécurité après des soirées arrosées, et leur éviter peut-être de tuer ou de blesser quelqu’un, lui était très cher.
Mais pourquoi y tenir tant ? Mme Bond répond avoir vu son père s’enlever la vie en raison de la boisson. Elle raconte qu’il avait subi de très graves blessures à la suite d’un accident de vélo alors qu’il était en état d’ébriété.
Voilà plusieurs années, elle-même a été victime d’un accident en raison d’un conducteur en état d’ébriété de 24 ans qui en était à sa deuxième récidive. C’est pour toutes ces raisons qu’elle a la mission de Tz Baie-Comeau tatouée sur le cœur.
Besoin de bénévoles
Après avoir vu ses bénévoles déserter ses rangs pendant la pandémie, Tz Baie-Comeau remonte tranquillement la pente. Il en compte aujourd’hui 68, soit pratiquement la moitié du nombre qu’il avait.
Chaque semaine, de quatre à cinq équipes de bénévoles au raccompagnement sont à l’œuvre. Lors des soirées les plus achalandées, soit les vendredis et samedis, elles réalisent de 40 à 50 raccompagnements, tandis qu’il est question de 15 à 25 les jeudis.
L’organisme est toujours en période de recrutement de bénévoles.
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