Une source de revenus menacée pour la Régie de gestion des matières résiduelles de Manicouagan 

Par Karianne Nepton-Philippe 5:00 PM - 11 juillet 2023 Initiative de journalisme local
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La directrice générale de la Régie de gestion des matières résiduelles de Manicouagan, Isabelle Giasson.

La Régie de gestion des matières résiduelles de Manicouagan (RGMRM) risque de perdre une source de revenus importante, liée à son lieu d’enfouissement, si le nouveau projet de règlement d’Environnement et Changement climatique Canada est adopté. 

La RGMRM s’est alliée avec d’autres organisations pour demander au gouvernement fédéral de revoir son projet de cadre réglementaire obligeant tous les lieux d’enfouissement au Canada à se doter d’un système technique de contrôle des émissions de méthane. 

La raison? Elle possède déjà un tel système de captation des gaz à effet de serre (GES), ou biogaz, appelé torchère, depuis 2018. Celui-ci découle d’une initiative volontaire de la part de la RGMRM, basée sur la réglementation provinciale. 

« Les lieux d’enfouissement de la taille de la Régie n’ont pas l’obligation d’avoir un système de captation des biogaz. […] La réglementation provinciale nous permettait de le faire, comme projet volontaire », indique Isabelle Giasson, directrice générale de la RGMRM. 

Crédits carbone

Si le projet de gouvernement fédéral passe dans sa forme actuelle, il viendra effacer la partie volontaire qui, présentement, permet à la RGMRM de percevoir des revenus grâce à la vente de crédits carbone. 

« Comme on était dans une approche volontaire, ce qui était intéressant dans le projet, c’est que ça nous permettait de vendre des crédits carbone sur le marché », explique Mme Giasson. 

Pour l’instant, les recettes de la vente de ces crédits permettent de rembourser les installations de la torchère et la RGMRM prévoit commencer en 2025 à faire des profits. 

« Le revenu anticipé va se transformer au final en dépense pour assumer les équipements et les infrastructures qui sont là, en plus du fonctionnement », précise la directrice générale. 

Enjeu important 

Isabelle Giasson s’inquiète des effets à long terme du projet de règlement fédéral. Elle ne veut surtout pas perdre une source de revenus qui viendra causer une dépense pour les contribuables dans le futur.

« Pour l’instant, on avait tous les avantages environnementaux, mais on savait que l’aspect avantage au point de vue des revenus allait venir avec le temps », mentionne-t-elle. 

« Ça arrive bientôt, ça va nous aider parce qu’on a plein de projets pour réduire les GES, comme la plateforme de compostage », ajoute-t-elle. 

C’est pourquoi il est important pour la directrice de demander au gouvernement d’épargner les sites qui font déjà partie d’une initiative volontaire, ce qu’elle a fait à travers une résolution adoptée à la MRC de Manicouagan en juin. 

« C’est important pour nous d’avoir cette tribune-là pour se faire entendre et mettre en lumière la situation vers laquelle on s’en va », souligne Mme Giasson. 

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