Avoir la chance de naviguer l’Arctique

Par Anne-Sophie Paquet-T. 4:00 PM - 19 juillet 2023
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Marika Thibault et Rose Savard lors de leur départ. PHOTO RMBMU

Rose Savard et Marika Thibault, âgées respectivement de 18 et 16 ans visiteront des secteurs méconnus du Canada. Les deux jeunes femmes partiront 15 jours afin de vivre un voyage unique sur un bateau scientifique qui les mènera jusqu’au Nunatsiavut. Le grand départ était ce dimanche. 

La Nouvelle-Écosse sera la première destination de Marika Thibault et Rose Savard accompagnées des 23 autres étudiants internationaux sélectionnés par la fondation Student On Ice.

Elles parcourront l’océan glacial arctique aux abords du MV Polar Prince jusqu’à Nain, au Nunatsiavut. Elles pourront découvrir les Monts-Torngat, une chaîne de montagnes faisant partie de la cordillère Arctique dans le Bouclier canadien et située sur la péninsule du Labrador. Les participants auront la chance d’aller à la rencontre des citoyens de Nain.

« J’ai vraiment hâte », a répété Marika Thibault. La jeune femme qui poursuivra ses études postsecondaires en Sciences de la nature au Cégep de Baie-Comeau se sent interpellée par les changements climatiques et souhaite faire une différence pour sensibiliser la population de sa ville natale. « C’est peut-être un projet d’envergure, mais je souhaite aider la mise en place d’un système de compostage à Baie-Comeau » explique-t-elle.

L’envie de vivre cette expérience d’exception a été influencée par Ariane Tremblay, la Baie-Comoise qui a vécu pas une, mais deux fois ce périple aux deux extrémités pôle du globe. « Elle nous a présenté les voyages qu’elle a faits lorsqu’elle est venue nous visiter à l’école », précise Marika Thibault.

Du côté de Rose Savard, l’étudiante qui terminera sa deuxième année en Sciences de la nature, elle aussi au Cégep de Baie-Comeau, dès l’automne s’est sentie interpellée par ce projet. Un professeur de son programme a présenté l’expédition et elle a eu envie de s’inscrire. « C’est vraiment formidable ce qu’elle nous offre », soutient-elle.

La jeune femme de 18 ans se rappelle du sentiment de joie qu’elle a ressenti lorsqu’elle a su que sa candidature avait été sélectionnée parmi un grand nombre de demandes.

Une des motivations de Rose Savard lors de son inscription est la valeur environnementale qui est mise au cœur de l’aventure. « L’impact des changements climatiques dans ces endroits-là est perceptible à l’œil nu », explique-t-elle. L’étudiante tient à parler de son aventure pour sensibiliser le plus de gens possible dès son retour.

Les deux jeunes femmes se sentent prêtes pour ce voyage unique.

Une chance unique pour les jeunes de la Manicouagan

Une équipe d’experts, de chercheurs, d’éducateurs et d’artistes attendent la relève sur un bateau du 16 au 31 juillet. Selon Ève Ferguson, conseillère principale et responsable des communications à la Réserve mondiale de la biosphère Manicouagan-Uapishka (RMBMU), il s’agit de personnes qui sont des sommités dans leur propre domaine. 

La fragilité des écosystèmes reste habituellement le sujet principal qui marque les jeunes aventuriers lors de leur voyage polaire. Pour donner suite au périple, les participants se font le devoir de propager l’intérêt de l’expérience, mais aussi de porter une attention particulière aux habitudes de vie des gens qui pourraient nuire à l’environnement.

« Ils ont la chance de pouvoir prendre part à des expéditions comme celle-ci. Il s’agit d’un processus international donc c’est tellement contingenté ! Ici, à Baie-Comeau, nous avons notre propre processus local, c’est très facile d’entrer à bord », précise Mme Ferguson.

La conseillère principale ajoute que pour les curriculum vitae de ces jeunes participants, cette aventure leur permet de se démarquer. 

C’est plus de 16 jeunes de sept cohortes qui ont pu vivre et vivront cette expédition en collaboration avec la Réserve mondiale de la biosphère Manicouagan-Uapishka et le Fonds Aluminerie de Baie-Comeau pour les collectivités durables. Grâce à ce soutien financier, le coût de l’expédition, soit 14 000 $ par jeune, est entièrement absorbé par l’aluminerie locale.

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