La lumière au bout du pont…

Par Réjean Porlier 5:00 AM - 22 septembre 2023
Temps de lecture :

Photo : Société du pont sur le Saguenay

J’entendais récemment les inquiétudes soulevées par de nouveaux délais entourant les études pour la construction d’un pont sur le Saguenay à la hauteur de Tadoussac. On ne parle plus de fin 2023, mais du printemps 2024. Si ces quelques mois font la différence entre une étude tablettée et une étude complète qui justifiera auprès du gouvernement du Québec l’opportunité d’aller de l’avant, alors prenons tous un bon respire et profitons de ce délai pour préparer la mobilisation et recueillir les appuis nécessaires à la prise de décision.

Si le comité de liaison mis en place par le gouvernement à la demande des acteurs régionaux et sur lequel siègent des représentants nord-côtiers se disait inquiet, il y aurait lieu de l’être, mais ce n’est pas le cas.

Pendant des décennies, nous avons été témoins de nombreuses manœuvres pour faire échouer ce projet essentiel au développement de la Côte-Nord. L’ex-ministre Lucien Lessard, porteur de ce dossier phare, a nombre de fois exprimé son indignation face à ces manœuvres politiques où on ne se gênait pas pour lui rappeler le faible poids démographique de la région.

Peu importait si cette faible démographie était, ou non, le résultat de tous ces outils de développement dont on nous prive depuis toujours. Quant à la Société du Pont, menée par le passionné et déterminé Pierre Breton, elle aura été clouée au banc des punitions, parce que dérangeante et insistante. Cette fois-ci, l’expertise de la Société du Pont, laquelle repose sur des données techniques indéniables, a été mise à contribution par le biais du comité de liaison, une première qui devrait inspirer confiance pour la suite des choses.

Il y a ce dernier délai avant que sortent les études d’opportunité dédiées au gouvernement pour prise de décision, mais il semblerait que celui-ci soit le résultat d’un consensus avec les acteurs régionaux, ça aussi, une première. Si à la sortie de ces études techniques et socioéconomiques complètes, quelqu’un au gouvernement ose prétendre qu’il manque des études, nous aurons toutes les raisons d’être dans la rue.

Est-ce que cela vient avec une quelconque garantie qu’une fois les études terminées, nous passerons en mode construction ? Pas vraiment !

Il faut anticiper une dernière vague de résistance et elle se jouera principalement au conseil des ministres, alors que certains sortiront encore une fois les arguments démographiques pour justifier de mettre les argents ailleurs. Et c’est à ce moment bien précis que la population de la Côte-Nord devra se faire entendre. Pour une rare fois à travers ses deux représentants à l’Assemblée nationale, dont une ministre, qui n’auront pas le prétexte d’être dans l’opposition, mais surtout par le biais d’un discours public fort et uni, ce qui à mon avis, a trop souvent manqué de conviction.

Pour que le message porte jusqu’à l’Assemblée nationale, il doit embrasser le plus large consensus possible, ce qui implique de faire le plein d’alliés dès maintenant.

Continuer de miser uniquement sur les grands projets industriels pour assurer un meilleur avenir pour la Côte-Nord, c’est répéter les erreurs du passé. La démocratisation de l’accès au territoire devrait être une priorité de tous les moments. Elle passe nécessairement par le désenclavement de notre région à ses deux extrémités.

Une revendication de cet ordre, ça ne s’improvise pas, ça s’organise. 

Une revendication de cet ordre, ça ne s’improvise pas, ça s’organise et si on choisissait de nous détourner une fois de plus de nos ambitions légitimes, je souhaiterai voir émerger ce leadership qui nous conviera à la grande marche !

Partager cet article