CBC/Radio-Canada va supprimer 600 emplois pour économiser 125 millions $

Par Stéphane Rolland 3:41 PM - 4 Décembre 2023 La Presse Canadienne
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Photo La Presse Canadienne/Ryan Remiorz

CBC/Radio-Canada va supprimer 600 emplois dans le cadre de compressions budgétaires de 125 millions $. Cela représente 10% des effectifs de la société d’État. 

Le diffuseur public en a fait l’annonce à ses employés, mardi, en après-midi. En tenant compte des quelque 200 postes déjà vacants, cela représente 800 postes. 

Des 600 postes, environ 250 seront liés à Radio-Canada tandis qu’un autre 250 proviendra du réseau anglophone CBC. Une centaine de postes seront liés aux services administratifs. 

Le nombre égal de compressions entre les deux services soulève des critiques de la part d’employés tandis que le réseau CBC représente une plus grande part du budget de la société d’État. 

Le président du STTRC-CSN, Pierre Tousignant, a dit que les employés du diffuseur public étaient «atterrés et inquiets » après leur rencontre avec la direction. «Si la haute direction veut faire la démonstration que l’ébauche de plan présentée aujourd’hui constitue la meilleure des options, elle devra faire preuve de clarté et de transparence au cours des prochaines semaines pour nous permettre de traverser cette période difficile», réagit-il dans un communiqué. 

En novembre, la présidente-directrice générale de CBC/Radio-Canada, Catherine Tait, avait évoqué «des décisions difficiles à prendre» au moment où la société d’État doit composer avec un manque à gagner annuel de 100 millions $. La société doit plutôt réduire ses dépenses de 125 millions $. 

«Pleinement engagée» envers le diffuseur public, la ministre du Patrimoine canadien, Pascale St-Onge, a défendu, plus tôt, les investissements de son gouvernement dans CBC/Radio-Canada au moment où le Conseil du Trésor demande à l’appareil gouvernemental fédéral de réduire ses dépenses de 3 %. 

Quant à cette directive, la ministre a dit qu’aucune décision n’avait été prise touchant CBC/Radio-Canada, lors d’une mêlée de presse à Ottawa. «On fait un exercice partout à travers le gouvernement, puis ça implique les sociétés d’État sur les efforts de restructuration des dépenses, mais pour ce qui est de CBC/Radio-Canada , il n’y a pas de décision finale qui a été prise encore.»

Mme St-Onge n’a pas voulu s’avancer sur la répartition des coupes entre les services anglais et français. «Je pense que c’est des questions qui doivent être demandées à la direction de CBC/Radio-Canada parce qu’ils sont indépendants dans leur gestion interne.»

Le contexte est difficile pour les télédiffuseurs traditionnels qui doivent faire concurrence aux géants du web et aux plateformes de diffusion en continu pour attirer les revenus publicitaires et l’auditoire. 

Le Groupe TVA a annoncé plus tôt en novembre qu’il mettait à pied 547 personnes, soit 31 % de ses effectifs.

 La semaine dernière, le président et chef de la direction de BCE, Mirko Bibic, avait dit, lors d’une conférence à Montréal, que l’heure était grave tandis que Bell Média vivait des moments difficiles. Les services de nouvelles, qui comprennent les bulletins des chaînes Noovo et de CTV, ont enregistré une perte de 40 millions $ l’an dernier. 

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