Le CPE Magimuse peine à recruter

Par Charlotte Vuillemin 12:00 PM - 5 Décembre 2023
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centre petite enfance magimuse

Le CPE Magimuse possède quatre établissements dans la Manicouagan. 

Le Centre de la petite enfance (CPE) Magimuse est confronté à la pénurie d’éducatrices. Les 60 employés de ses quatre établissements de la Manicouagan ne suffisent pas à jongler avec les absences imprévues.

Avec une pénurie de personnel et les aléas de la vie, la directrice générale Lucie Vaillancourt arrive plus difficilement à combler les congés de dernière minute de ses éducatrices au quotidien. Lors de chaque absence, elle doit se reposer sur ses responsables et revoir toute l’organisation prévue du jour en collaboration avec les parents.

« On pourrait en avoir plus que ça [des éducatrices]. On tente de recruter, car il y en a qui ferme [leur service de garde] pour être à la retraite ou parce qu’ils ont choisi de se réorienter », commente-t-elle.

Aux yeux de Mme Vaillancourt, la pénurie de personnel en service de garde est notamment due au salaire peu élevé offert aux éducateurs et à la grande concurrence à l’emploi dans ce secteur.

« Ici, à Baie-Comeau ou dans la Manicouagan, des emplois rémunérés il y en a beaucoup, à tous les niveaux. On a beaucoup de vis-à-vis au recrutement qui nous font mal, car ils offrent de meilleures conditions que nous dans le secteur de la petite enfance. À ce moment-là, ça peut être difficile pour nous de recruter et on perd également du personnel qui va vers d’autres milieux », précise-t-elle.

Est-ce que le bien-être des enfants et des éducateurs est affecté ?

« Bien sûr, cela a un impact sur les enfants, mais également sur les travailleuses. La semaine dernière encore, on a dû aviser les parents qu’au lieu de fermer à 18 h, on a fermé à 17 h 15 parce qu’on manque de personnel », répond honnêtement, Lucie Vaillancourt.

Pour la directrice générale, l’impact sur le bien-être des enfants est non négligeable, car une grande réorganisation est nécessaire à chaque manquement. Par exemple, si un éducateur ne peut se présenter au travail, les enfants attitrés à son groupe sont alors répartis dans les autres groupes.

Cette situation contribue à changer leur routine. Comme l’explique Mme Vaillancourt, chaque enfant est habitué à être dans un certain local. Il peut donc se retrouver dans un endroit différent, avec une autre éducatrice et d’autres amis.

« L’éducatrice, elle se retrouve avec un enfant qu’elle n’a pas habituellement. Donc, ça se peut qu’il ne soit pas à l’aise avec elle, ça se peut qu’il pleure un petit peu, ça se peut que ça soit un peu plus difficile pour l’enfant comme pour l’éducatrice. Donc oui, ça a un impact sur eux », laisse savoir la directrice générale.

Quelles mesures ont été ou pourraient être mises en place ?

À l’automne dernier, un projet pilote de service de garde a été mis en place, en collaboration avec le Cégep de Baie-Comeau, pour une travailleuse autonome (responsable de service de garde éducatif) qui opère avec 6 enfants dans les locaux de l’établissement collégial. Le CPE Magimuse a également ouvert un milieu double avec deux responsables de service de garde pour 12 enfants à la polyvalente des Baies de Baie-Comeau.

Le parcours travail-études, une initiative nationale, permet quant à lui de travailler tout en étudiant 12 à 15 heures par semaine en éducation à l’enfance afin de devenir éducateur. Cette formation dure 18 mois pour obtenir le diplôme d’études collégiales et, en même temps, les élèves sont disponibles pour le CPE deux jours par semaine de façon rémunérée.

« C’est agréable. On réussit à former du monde en même temps qu’elles travaillent. Ça, c’est un grand geste, qui a eu de grands impacts. Présentement, on a quatre personnes qui ont déjà terminé ce parcours-là avec nous », dévoile la directrice générale. « On a fait des petites choses avec des impacts. On a fait de grandes choses avec des impacts », ajoute-t-elle.

À la mi-janvier, un mini salon de l’emploi, porté par le Cégep de Baie-Comeau, sera organisé pour exposer toutes les opportunités d’emploi chez Magimuse. Administration, éducateurs, cuisiniers, direction, de nombreux postes sont à pourvoir.

Pour faire ce métier, il faut une passion des enfants et aimer les relations d’aide, comme le souligne Lucie Vaillancourt. « Il faut aimer voir grandir les enfants, leur apprendre des choses, les accompagner dans leurs apprentissages », termine-t-elle.

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