Ligne Micoua-Saguenay : 1,2 G$, 262 km et 588 pylônes plus tard

Par Johannie Gaudreault 12:16 PM - 7 décembre 2023
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Photo : Hydro-Québec

Après quatre ans de travaux, la ligne Micoua-Saguenay a été mise en service le 26 octobre. Cette nouvelle ligne électrique à 735 kilovolts (kV) a demandé des investissements de 1,2 milliards de dollars de la part d’Hydro-Québec.

Elle « permettra de répondre à la demande d’électricité qui augmentera de manière importante dans les prochaines années, comme l’indique le Plan d’action 2035 », selon la société d’État.

« C’est une lien robuste. Avec les changements climatiques qu’on a, c’est une ligne de plus dans notre réseau qui va être plus robuste que les autres, donc, qui va résister aux charges climatiques plus élevées comme le verglas et le vent », ajoute Mathieu Bellulo, directeur principal des projets de transport construction et distribution chez Hydro-Québec.

De 2019 à 2021, les travailleurs ont procédé aux travaux de déboisement. Par la suite, a suivi la construction des 588 pylônes d’acier.

« Pour ça, on a dû aménager et construire environ 400 km de chemins pour accéder à chacun des pylônes qui constituent la ligne. C’est l’équivalent de 600 petits chantiers répartis sur 260 km », explique M. Bellulo, précisant qu’il s’agissait de tout un défi pour l’équipe.

Retards

Les défis s’enchaînant les uns après les autres ont causé des retards dans la livraison de la ligne qui devait être mise en service en décembre 2022, soit près d’un an plus tôt.

« Avec tous les projets qui ont été touchés par la pandémie, la période inflationniste, etc. on a pas fait exception à ça. On a eu des enjeux de disponibilité de main-d’œuvre au niveau de nos entrepreneurs, ce qui a occasionné quelques retards », souligne Mathieu Bellulo.

L’approvisionnement a également été un enjeu important. « On a eu des bris dans la chaîne d’approvisionnement de sorte que l’acier est arrivé en retard des fois. Ça modifie toutes les séquences de construction. Ç’a engendré des retards, ç’a été un de nos grands enjeux sur le chantier », ajoute le directeur principal.

Ce dernier salue d’ailleurs la résilience de l’équipe en place, « qui a fait face à plusieurs situations sur une base quasi-quotidienne ». « C’est grâce à elle et aux entrepreneurs qu’on a été capable de mettre le courant le 26 octobre. C’est au terme de beaucoup d’efforts », témoigne M. Bellulo avec fierté.

Retombées économiques

D’une longueur de 262 km, cette ligne relie le poste Micoua, situé sur la Côte‑Nord, au poste du Saguenay, au Saguenay–Lac‑Saint‑Jean. La construction a permis l’embauche de plus de 1 600 travailleurs, dont près de 25 % provenant des régions d’accueil, y compris des communautés autochtones.

Quant aux retombées économiques, Hydro-Québec les estime à 81 M$ sur la Côte-Nord et 80 M$ au Saguenay–Lac-Saint-Jean. « Ces montants incluent les contrats régionaux et la sous-traitance régionale qui touchent une grande diversité de secteurs de l’économie locale », indique-t-on par communiqué de presse.

Dans le cadre de son Programme de mise en valeur intégrée, Hydro-Québec a par ailleurs investi 5,8 M$ dans 25 projets choisis par les communautés d’accueil.

Notons que l’environnement et la santé et sécurité des travailleurs faisaient aussi partie des priorités pour la société d’État. « La santé et sécurité, pour nous à Hydro-Québec, il n’y a pas un coût, il n’y a pas un échéancier qui passe avant. C’est une préoccupation de tous les instants », de conclure le directeur.

Faits saillants

  • 262 km de ligne (116 km sur la Côte-Nord et 146 km au Saguenay–Lac-Saint-Jean)
  • 588 pylônes
  • 3 144 km de câbles
  • 26 765 tonnes d’acier