Performer et faire des économies : voilà deux défis que se donne le maire de Baie-Comeau. Comme il le déclarait récemment : « Baie-Comeau doit faire un virage économique extraordinaire dans les prochaines années ».
Michel Desbiens a été clair lors de la présentation du budget de 2024 en annonçant une hausse de taxes de 5,25 %. Son message n’avait rien de réjouissant pour les citoyens, mais cette augmentation est inévitable en raison notamment de l’inflation qui continue d’alléger les poches des contribuables. À ses yeux, et je cite : « Le statu quo n’est pas une option. Il faut absolument changer nos façons de faire ».
Un citoyen a résumé la situation à peu près en ces mots : Baie-Comeau devra se serrer la ceinture. Le maire a écarté tout projet d’envergure pour les trois prochaines années. Le budget a augmenté de 10 M$ en un an, passant de 79,1 M$ à 89,1 M$. Les taxes ont également suivi : une de 5 % en 2023 et de 5,25 % en 2024. Dans les deux cas, les élus ont eu recours au surplus accumulé pour contenir l’ampleur de la majoration du taux de taxes foncières.
Pour 2024, les élus ont décidé de jouer de prudence en répartissant le surplus sur trois ans pour n’en utiliser que le tiers. C’est une initiative qui mérite d’être soulignée, car Baie-Comeau demeure somme toute une ville mono-industrielle. Même si elle n’est plus une ville de compagnie comme ce fut le cas à ses débuts, il reste qu’elle continue de tirer sa richesse des ressources naturelles (aluminium et eau) ainsi que des services (santé et éducation).
Le choix des objectifs que les élus se sont donnés pour 2024 est tout à fait judicieux dans ce contexte, soit de poursuivre les efforts en développement économique pour attirer des entreprises et continuer de rechercher des subventions. Si la masse salariale a pris de l’ampleur en raison de la normalisation des accréditations syndicales pour bonifier le salaire des étudiants, la municipalité doit aussi tenir compte de l’état de ses infrastructures, rues et bâtiments. Ces derniers vieillissent et commandent d’importants travaux de remise en état comme on peut le constater dans le Plan triennal d’immobilisations (PTI).
En 2024, la municipalité prévoit investir 5,3 M$ pour la réfection et la rénovation du poste Bégin. Le service électrique continue de générer des revenus importants. Le développement du réseau fait partie des stratégies de la ville pour accroître ses revenus. D’un autre côté, il y a aussi le développement des secteurs résidentiels et commerciaux. Il se construit peu de maisons à Baie-Comeau actuellement alors que le taux d’inoccupation des logements est extrêmement bas. Il y a du rattrapage à faire de ce côté, mais aussi dans le domaine de la construction commerciale.
Dernièrement, on a assisté à une certaine contestation de la décision de Baie-Comeau de louer une bande de terrain du parc des Pionniers à un hôtelier qui désire agrandir son établissement. Sincèrement, on peut se demander si le groupe Transition Manicouagan a voulu créer une tempête dans un verre d’eau. Sans remettre leur bonne volonté en question, le groupe fait preuve d’un manque de connaissances historiques (à son origine, le parc des Pionniers était qualifié de cicatrice au cœur de Baie-Comeau ; c’était une baie d’écorces peu fréquentable) et de pertinence. Baie-Comeau est une ville entourée de forêt et d’espaces verts comme il s’en trouve peu dans le monde. Déplacer quelques arbres ne va pas engendrer un cataclysme, mais l’ajout d’espèces sonnantes et trébuchantes dans les goussets de la municipalité va sûrement permettre à cette dernière de continuer à financer des initiatives de développement durable.
Pour conclure, le défi sera de taille pour la municipalité. Comment peut-on performer en écartant tout grand projet pour trois ans? Le maire accorde beaucoup d’importance à l’optimisation des bâtiments municipaux, peut-être trop même. Il parle d’une possibilité de s’en départir. Quand on analyse le PTI, on se demande si une affiche à vendre ne sera pas plantée devant l’ancienne église St-Georges. Pourquoi pas! Mais pour que Baie-Comeau retrouve son attractivité d’antan, il va falloir la vendre sur le plan national et reprendre le bâton du pèlerin pour aller frapper aux portes des ministères tant à Québec qu’à Ottawa.
Une dernière observation. La période de questions ne devrait pas être « un show de je-me-moi en mal de télévision » comme ce fut le cas le 11 décembre dernier. Elle n’est ni une tribune politique ni un déversoir d’états d’âme. Le décorum, c’est le décorum!
Horizon
Horizon, des contenus marketing présentés par et pour nos annonceurs.