Matthieu Pepper à cœur ouvert

Par Charlotte Vuillemin 12:00 PM - 29 février 2024
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L’humoriste Matthieu Pepper anticipe avec joie sa tournée sur la Côte-Nord, une partie du Québec qu’il n’a pas encore visité en spectacle. Photo Villedepluie

Humoriste québécois établi, il s’apprête à faire vibrer la Côte-Nord avec son spectacle En attendant la fête au village, empreint de légèreté et de sincérité. À l’approche de ses représentations à Baie-Comeau, Sept-Îles et Port-Cartier, les 7, 8 et 9 mars, Pepper se livre à cœur ouvert pour partager son parcours, ses inspirations et ses attentes.

Cadet d’une famille de cinq enfants, Matthieu a vite appris à se démarquer par son humour pour faire sa place dans sa fratrie. Dès son jeune âge, il développe une grande passion pour la télévision, le cinéma et l’humour québécois.

C’est en étant un régulier sur la scène du mythique Bordel Comédie Club que Matthieu Pepper s’établit en tant qu’humoriste. Il se démarque par ses textes, sa présence, et sa rigueur.

Matthieu évoque son premier spectacle avec une grande tendresse : « C’est vraiment la légèreté mon spectacle, il est tellement personnel. J’ai tellement travaillé fort pour qu’il soit complet et à mon image et représentatif de ce que je voulais que ma première œuvre soit. Je l’aborde vraiment tous les soirs avec beaucoup de légèreté et surtout l’envie d’être sur scène soir après soir. »

Il jongle habilement entre émotion et humour, évitant soigneusement les clichés pour offrir une expérience authentique à son public.

« Je me permets d’aller dans le personnel et de jouer avec l’émotion et le drôle dans la même phrase et de passer d’une émotion à une autre rapidement. J’essaie toujours d’éviter un peu le goût à l’eau de rose, un peu fleur bleue où on va flirter avec des émotions vides. Faire quelque chose qui est vrai et j’espère que les gens ressentent ça », raconte-t-il.

Les racines profondes de Matthieu se retrouvent dans les anecdotes et observations de sa propre vie, offrant ainsi un spectacle des plus intimes. « Il y a beaucoup d’anecdotes ou d’observations sur ma vie, c’est très personnel et de loin la plus personnelle que j’ai écrite. »

Il a fait plusieurs rencontres marquantes qui deviendront déterminantes pour lui et jalonnent son parcours avec des figures telles que Marc Labrèche et Mike Ward qui ont influencé son évolution artistique.

« Ces dernières années, j’accorderais la majeure partie de mon évolution à ces rencontres-là et à nos discussions », confie-t-il.

En attendant la fête au village ?

Cette phrase de son père résonne particulièrement forte dans son esprit. Elle a guidé sa vision de son spectacle.

« C’est une phrase que mon père m’a dite dans les derniers moments. Cette phrase, je ne savais pas ce qu’elle voulait vraiment dire au début. Avant, quand les villages vivaient une épreuve, ils faisaient toujours une fête pour essayer de briser le cycle. Ils pouvaient toujours se rappeler qu’ils étaient en attente de la prochaine fête. Donc, à chaque fois qu’il y a un bout toff c’est comme une façon de s’accrocher. C’est un peu sur cette ligne que finit le spectacle. »

Dans son one-man-show, l’ombre de son père se profile naturellement, illustrant l’importance de cette figure dans sa vie et son art là où il (son papa) « prend la place qu’il mérite dans le spectacle ».

Matthieu Pepper exprime également son désir de marquer une évolution personnelle à travers son premier spectacle.

« Je pense que principalement c’était de démontrer mon évolution. Un premier one-man-show à 33 ans, c’est un peu tard à cause de mon parcours, la télé, la pandémie et je voulais que ce spectacle-là transpire l’évolution des dernières années. J’aspirais à ce que le monde comprenne l’évolution de l’humain et c’est ça que j’ai mis au centre du spectacle », raconte l’humoriste émotif.

Quant à ses projets futurs, il se montre ouvert à de nouvelles opportunités, avec une focalisation sur la rencontre avec son public qui le stimule particulièrement. 

« La rencontre avec les gens, c’est ce qui me motive le plus en ce moment, me promener partout au Québec et faire mon spectacle. Il y a tellement de monde qui se déplace que je pense que cette conversation-là avec les gens, sur scène ou au restaurant, c’est quelque chose que j’aime beaucoup plus que ce que je pensais », dit-il avec beaucoup d’humour.

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