22 h, 23 h, Minuit. 1 h, 2 h, 3 h ! 4 h, 5 h, 6 h…
Mon corps est épuisé, mon esprit lui tourne à 100 kilomètres par heure. Ma tête me supplie de dormir, mon subconscient lui veut compter les nuages. Laissez-moi aujourd’hui vous emporter avec moi dans ce que j’appelle : ma maladie dormante.
Beau paradoxe, n’est-ce pas ?
Maladie, pathologie, problème psychologique ou psychiatrique, qu’est-ce que c’est concrètement ?
12.
C’est le nombre d’années depuis lesquelles je vis et survis avec mes insomnies chroniques. Pour être concise : je dors mal, je dors peu et je ne dors pas.
Heureusement, ce n’est pas quotidien, la vie me donne un petit peu de répit entre mes « périodes ». Ce que j’appelle mes périodes sont les phases pendant lesquelles je suis en période d’insomnie. Généralement, elles vont de quelques petits jours jusqu’à plusieurs semaines. Oui, vous avez bien lu plusieurs semaines.
À l’heure à laquelle je vous écris, il est 5 h 38. Nous sommes dans la nuit de jeudi à vendredi et demain, je travaille. Comment je fais me direz-vous ? Simple question d’habitude, rien de plus. À l’heure qu’il est, j’ai déjà jeté l’éponge quant au fait de dormir cette nuit. Je me connais, je connais mon corps et je sais qu’il est préférable de ne plus essayer de dormir plutôt que de dormir à peine une petite heure.
Quand j’arrive au stade de faire des nuits blanches, je sais que je touche à la fin de ma période, car j’arrive à un stade d’épuisement ou mon subconscient ne pourra plus lutter contre mon éreintement. Et alors là, je pourrais enfin dormir et avoir mon répit, mais jusqu’à quand ?
Telle est la question…
Le sommeil est souvent synonyme de bonne forme physique et de bonne humeur. Dans mon cas, j’ai appris à ramer dans le sens des vagues de mes insomnies. Un choix judicieux pour mon entourage, sinon il ne resterait pas grand monde, je suppose. Évidemment, je ne vais pas nier que mon humeur est plus constante lorsque je dors correctement. Bien que j’ai arrêté d’espérer d’avoir un sommeil paisible un jour.
Je pourrais en bénéficier, néanmoins je refuse de me médicamenter à mon si jeune âge. Je refuse de développer une addiction aux médicaments et de ne pouvoir dormir sans pilules magiques. Bien que je commence à me faire une raison : c’est probablement la prochaine étape à passer si je veux un jour connaître le goût d’un sommeil paisible.
Je vais vous dire le pire dans ma situation, ce qui est réellement insupportable pour moi :
« As-tu essayé de boire une tisane avant de dormir? »
« Tu devrais éteindre ton téléphone quelques heures avant de te mettre au lit! »
« As-tu essayé le mélange de telle plante et telle plante? »
« Tu devrais faire du sport avant d’aller te coucher pour fatiguer ton corps. »
Pensez-vous réellement que je n’ai pas déjà TOUT essayé après 12 années de tourment ?
Alors oui, je l’avoue, je fais partie du gang des anxieux et stressés de la vie. Je vis avec de l’angoisse constante, des crises d’anxiété qui peuvent me prendre à chaque moment, bien sûr que tout est lié.
C’est une évidence!
Mais que peut faire mon simple esprit face à tant de choses incontrôlables?
De la méditation ? Déjà essayé. Du yoga ? Déjà essayé. Des anxiolytiques ? J’en prends déjà. Des somnifères ? Ce sera malheureusement ma prochaine étape.
Mon âme malheureusement ne l’accepte pas encore. Je préfère lutter encore un petit peu avec l’espoir fou qu’un jour je puisse dormir en paix, sans aide artificielle. Un espoir de fou me direz-vous. Mais l’espoir fait vivre, non ?
Sinon, pour en revenir à nos moutons, sachez que tout conseil est bon à prendre, mais avisez-vous préalablement. N’est-ce pas maman ? Je t’aime tu sais, mais boire des tisanes avant de dormir ne changera rien à mes insomnies au stade où j’en suis.
Ce que je voudrais vous dire, c’est qu’il faut accepter nos différences, accepter ce qu’il nous arrive. Je suis moi-même en phase d’acceptation et de résignation après 12 ans. Je sais que les portes de mon bonheur se trouvent sûrement dernière une ordonnance. Je l’accepte, mais je ne suis simplement pas encore prête à mettre mes pensées en action.
Mais pensez à accepter les différences et les situations avec lesquelles votre entourage doit lutter, sans porter de jugement. Ces situations parfois invisibles, comme dans mon cas. Accepter le fait qu’une personne soit fatiguée sans que cela ne soit dépendant de sa propre volonté. Les maladies invisibles sont un fléau, et il faut se montrer résilient à ce sujet. On ne sait jamais ce que peut vivre une personne dans son intimité.
Mais finissons sur une note positive. Cela m’aura au moins appris à vivre en ne dormant que très peu. Dans certaines circonstances, je vous assure cela peut se montrer très utile…
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