Évacué d’urgence des monts Groulx, Fred Fournier appelle à la prévention

Par Johannie Gaudreault 11:45 AM - 26 mars 2024
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Fred Fournier, à l’avant, en expédition dans les monts Groulx. Photo courtoisie

La prévention est le mot d’ordre lors d’une expédition en plein air. Le Baie-Comois Fred Fournier en a la preuve. Sa récente sortie dans les monts Groulx aurait pu être sa dernière.

L’entrepreneur n’est pas du genre à raconter ses aventures en forêt, mais cette fois, il n’a pas pu retenir ses mots.

Le 16 mars, il a écrit sur les réseaux sociaux pour « sensibiliser les pratiquants de plein air à la prévention lors de nos activités extérieures préférées ». 

Fred Fournier s’est rendu dans les monts Groulx avec son partenaire habituel. Mais, son expédition en ski haute route ne s’est pas terminée comme il l’aurait souhaité. Il a dû faire le chemin du retour dans un traîneau d’évacuation tiré par une motoneige. 

Le duo de skieurs s’était installé un campement confortable au pied du mont Veyrier, près du lac Jaseur.

« Nous décidons de nous dégourdir les jambes et d’aller faire quelques descentes dans un spot qu’on connaissait déjà et qu’on appréciait. Les conditions ne sont pas optimales, mais correctes », relate le copropriétaire d’Attitude nordique. 

Le plaisir est là, les deux sportifs continuent à skier dans la neige « lourde et mouilleuse ». La dernière descente était de trop.

« J’arrive près du lac, je ralentis et vois mon ski qui s’enfonce dans la neige. Tout d’un coup, la neige mouilleuse m’immobilise, je passe cul par-dessus tête et j’entends un crac venant de ma jambe », se rappelle M. Fournier. 

Pour lui, il est clair que son tibia est fracturé. Il lance immédiatement un cri à l’aide à son ami Jimmy. Tout s’enchaîne dans les minutes qui suivent.

Le blessé enlève ses skis, se place dans une position confortable pendant que son confrère lui concocte une attelle et apporte le traîneau pour une éventuelle évacuation. 

« Il est rendu 15 h 30, il neige encore plus fort, raconte Fred Fournier. Une évacuation est nécessaire, étant donné l’heure et la neige qui tombe plus intensément… Une évacuation héliportée n’est pas envisageable. »

Bien équipés

Les skieurs ont pris la peine de s’équiper d’un téléphone satellite et d’une radio, prêtée par la Station Uapishka. 

« Nous communiquons par radio avec les guides de l’Association des motoneigistes du Nord. Par chance, Pierre est en train de gratter la trail de motoneige et il vient nous donner un coup de main. Kalliel s’occupe des communications et de la coordination des SMU (services médicaux d’urgence) », témoigne le blessé. 

Après « trois longues heures » à se faire brasser dans le traîneau d’évacuation improvisé en motoneige, Fred Fournier arrive finalement à l’ambulance. Son « calvaire » n’est pas terminé. Il fallait maintenant enlever sa botte et faire la suite du trajet dans le véhicule d’urgence, soit une durée de 5 heures. 

À l’hôpital de Baie-Comeau, le diagnostic n’a pas tardé à tomber : « tibia éclaté en plusieurs morceaux et péroné cassé franc », dévoile celui qui est demeuré trois heures et demie sur la table d’opération.

« Me voilà chez nous pour trois mois de convalescence et minimum deux semaines sans rien faire », commente-t-il tristement. 

Conclusion

Au final, Fred Fournier s’est avéré chanceux dans sa malchance. Mais, c’est grâce à la prévention dont il fait preuve avant de partir en expédition. 

« Si nous n’avions pas eu de moyens de communication, de matériel de qualité, les connaissances de premiers soins, de l’expérience… les choses auraient été tout autre », estime-t-il. 

« La prévention, faire un plan de sortie, avoir un moyen de communication efficace sont des éléments de base avant une sortie même de courte durée », poursuit le passionné de plein air qui se dit reconnaissant envers ceux qui l’ont aidé à se sortir de cette mésaventure en un morceau. 

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