La CSN dénonce le manque de formation chez des employés d’agence au CISSS Côte-Nord
En conférence de presse le 16 avril, le Conseil central Côte-Nord - CSN a dénoncé le manque de formation de certains employés du réseau privé qui exercent au CISSS de la Côte-Nord. Sur la photo, on retrouve Steve Heppell, vice-président de la FSSS-CSN, Érika Glazer, Guillaume Tremblay, Louise Lepage et Raphaëlle St-Louis. Photo Johannie Gaudreault
L’incompétence de certains employés provenant d’agences de placement est pointée du doigt par le Conseil central Côte-Nord – CSN qui croit que les usagers du CISSS de la Côte-Nord sont mis en danger tout comme les travailleurs du réseau public.
Les agences privées qui fournissent la main-d’œuvre indépendante dans la région ne s’assurent pas de former adéquatement leur personnel, particulièrement les préposés aux bénéficiaires, a dénoncé le syndicat nord-côtier en conférence de presse à Baie-Comeau, le 16 avril.
Les représentants syndicaux ont dévoilé des chiffres fournis par le CISSS de la Côte-Nord exposant que plus de 65 % des préposés aux bénéficiaires ne reçoivent pas les apprentissages nécessaires avant d’être envoyés dans les établissements du réseau public de la santé et des services sociaux. Ces données n’ont pas été confirmées par le CISSS à la suite de notre demande d’informations.
« La facture de la main-d’œuvre indépendante ne cesse de gonfler, déplore le président du Conseil central Côte-Nord – CSN, Guillaume Tremblay. Pourtant, malgré leurs généreux profits, les agences privées poussent l’affront en n’assurant pas la formation adéquate de leur personnel. Cela démontre comment ces entreprises ne pensent qu’à l’argent et se soucient peu de la santé et de la sécurité des gens. »
Cette situation entraîne « un gros enjeu de sécurité pour les patients », estime M. Tremblay qui s’est fait raconter par ses membres des histoires d’incompétence et de risques importants pour les usagers du réseau public.
De son côté, le vice-président régional de la Fondation de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN), Steve Heppell, ajoute que le risque n’est pas moindre pour les travailleurs du réseau public. « Ils doivent faire attention pour ne pas se blesser quand la main-d’œuvre indépendante, faute de connaissances essentielles, ne suit pas les protocoles de soins », insiste-t-il.
« En plus, le manque de formation ajoute une charge de travail importante sur les épaules de nos membres déjà débordés, qui doivent payer pour le laxisme de leur employeur », renchérit M. Heppell.
Responsabilité
Selon le vice-président de la FSSS-CSN, il est de la responsabilité des établissements de santé de s’assurer que les gens qui travaillent dans leurs murs sont aptes à prendre soin de la population.
« Pourquoi le CISSS n’était-il pas au courant que la main-d’œuvre du privé n’a pas les compétences pourtant exigées aux travailleurs du réseau public ? Est-ce qu’on lui a caché cette information ou est-ce qu’il n’a pas demandé ? » se questionne Steve Heppell.
D’après M. Heppell, le CISSS de la Côte-Nord offrira maintenant de la formation aux préposés aux bénéficiaires du privé. « Nous sommes en droit de nous demander qui va payer », lance-t-il.
Pour Guillaume Tremblay, la formation de la main-d’œuvre indépendante par le réseau public serait « accorder aux agences privées le beurre et l’argent du beurre ».
« Le CISSS de la Côte-Nord et le ministère de la Santé et des Services sociaux doivent dès maintenant freiner le recours au privé, réinvestir dans le réseau public pour y attirer les travailleurs. Sinon, on va frapper le mur du vieillissement de la population régionale de plein fouet », estime le président du Conseil central Côte-Nord qui partage que la CSN appelle à un réseau « vraiment public ».
Une vigie constante, assure le CISSS
Interpellé sur le sujet, le CISSS de la Côte-Nord dit assurer « une vigie constante sur la qualité et la sécurité des soins et services, et ce, autant pour ses employés que pour le personnel d’agence ».
« Les agences sont responsables de la formation de leur personnel et elles doivent également s’assurer que leurs ressources ont les compétences afin de répondre autant aux exigences du contrat en vigueur que ceux du CISSS », indique le conseiller en communication, Jean-Christophe Beaulieu, par courriel.
Il est possible pour les établissements de santé et de services sociaux d’embaucher des préposés aux bénéficiaires sans formation ni expérience en vertu de la nomenclature des titres d’emploi, selon le porte-parole.
Toutefois, le CISSS de la Côte-Nord exige un minimum de 6 mois d’expérience pour l’embauche de tout candidat postulant dans ce titre d’emploi qui n’est pas titulaire de la formation de préposé, et ce, suivant une entente avec le syndicat.
Grande séduction
Le centre de santé régional tente actuellement de recruter les préposés aux bénéficiaires qui travaillent au privé. Une campagne de recrutement a été lancée récemment.
« Comme à peine 2 à 3 % de la main-d’œuvre indépendante qui travaille au CISSS actuellement est originaire de la Côte-Nord, cela implique le défi supplémentaire d’attirer cette main-d’œuvre à s’installer dans la région pour y travailler », souligne M. Beaulieu.
Rappelons que le gouvernement du Québec a annoncé que le recours aux agences de placement se terminera en 2026 pour la région de la Côte-Nord.
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