Drame de Portneuf-sur-Mer un an plus tard : les familles endeuillées s’expriment 

Par Anne-Sophie Paquet-T. 7:05 AM - 5 juin 2024
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Le banc de sable de 4 km à Portneuf-sur-Mer était un endroit bien connu de Keven Girard et ses enfants. Photo : Francis Simard

Pour les familles touchées de près par le drame, le 3 juin 2023 demeurera toujours une journée difficile à vivre. Un an plus tard, elles cherchent encore à obtenir des réponses à leurs questions, mais elles ont trouvé la force de s’exprimer.

La famille de Keven, Patrick et Jérôme Girard 

Manon Brassard a perdu son garçon et ses deux petits-fils la nuit du 3 juin 2023. Même si elle confie au Journal « trouver terriblement difficile d’en parler » à quelques jours de la date de commémoration, elle a trouvé la force de s’exprimer par écrit.

Mme Brassard se désole du silence de la Municipalité de Portneuf-sur-Mer après les événements. « Le conseil municipal de Portneuf et le maire n’ont jamais montré aucune sympathie envers nous », écrit-elle.

La mère et grand-mère endeuillée dénonce le manque de mise en garde. Elle ajoute qu’un événement similaire est arrivé à une famille de cinq près de ce secteur en 1978 (voir texte Une histoire déjà vécue). 

La famille de Logan et Mavrick Dufour 

Sarah Maltais, la maman de Logan et Mavrick Dufour, a tenté d’obtenir certaines réponses durant la dernière année. Elle a demandé d’avoir une copie du rapport de police, celui des appels logés au 911 la nuit des événements et le rapport de la Garde côtière canadienne.

La première demande a été réalisée en octobre 2023 et depuis, la mère de famille n’a reçu aucune nouvelle jusqu’à maintenant.

Même si la première motivation reste d’avoir des réponses en lien avec les événements afin d’en guérir, Mme Maltais trouve difficile de « remuer tout ça », selon ses mots.

Une enquête en cours

Une personne qui désire garder l’anonymat avait, tout comme Mmes Brassard et Maltais, un besoin vital d’obtenir des réponses sur ses questionnements des événements de juin 2023. Perplexe des comportements des agents de la Sûreté du Québec sur les lieux et de leurs responsabilités au moment des faits, elle a formulé une plainte en déontologie policière au début de l’année 2024, après avoir travaillé sur ce dossier durant plus de six mois.

La plainte a été refusée une première fois, mais cette dernière n’a pas baissé les bras. Elle a demandé une révision en ajoutant d’autres éléments dans le dossier. Sa persévérance a porté fruit, elle a reçu une confirmation que sa demande a été retenue et qu’une enquête s’ouvrait. 

Après une récente visite de l’enquêteur responsable du dossier, la personne plaignante a pu obtenir plusieurs réponses d’un des deux policiers présents la nuit du drame. « J’en ai compris qu’il a fait de son mieux avec le peu d’effectifs qu’il possédait ». 

Elle a demandé que le dossier suive son cours, et ce, même après les réponses qu’elle a reçues. « Je continue d’aller de l’avant quand même. » Elle dit le faire pour que l’enquête puisse démystifier toutes les circonstances, mais surtout pour les cinq personnes qui ont perdu la vie. 

L’enquêteur, qui a fait preuve de transparence durant cet échange, lui a expliqué que des recommandations dirigées directement à la Sûreté du Québec pourraient être une possible conclusion. 

Le Bureau du commissaire à la déontologie policière a répondu à notre demande d’information concernant ce dossier. Afin de protéger l’anonymat de l’auteur de la plainte ainsi que du policier visé, aucune information n’a été fournie au Journal. 

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