Les élus et la population de Godbout réclament la sauvegarde de l’école

29 octobre 2012
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En séance publique de consultation concernant la fermeture de l’école Mgr-Labrie de Godbout, le 23 octobre, la Commission scolaire (CS) de l’Estuaire a entendu le conseil municipal et la population s’exprimer sur le sujet.

Le maire de la municipalité de Godbout, Alain Labrie, a invoqué son désir de collaborer avec la Commission scolaire de l’Estuaire pour mettre en œuvre toute solution permettant de garder vivante l’école du village. À la défense de ses électeurs, le maire a parlé de la vision de développement de sa municipalité, des appuis du milieu et des conséquences de la fermeture de l’établissement. «Notre conseil municipal, nous nous sommes entendus de privilégier l’implantation du développement résidentiel et d’accroître la venue de nouvelles familles et commerces dans le but d’augmenter notre population», a indiqué M. Labrie, ajoutant que sans école, il y aura baisse de la population active et absence de projets socioéconomiques importants, dont ceux de développement prévus.

Appuyant les propos du maire, l’inspecteur en bâtiment, Gilles Dubuc, a fait valoir tous les efforts mis de l’avant pour attirer de nouveaux résidents à Godbout. L’arrivée récente d’une entreprise a aussi fait l’objet des points en faveur de la préservation de l’école, alors que la création de nouveaux emplois serait imminente.

Inquiétudes parentales

La présidente du conseil d’établissement, Isabelle Beaudin, a quant à elle exprimé les inquiétudes des parents de la communauté de Godbout. Si l’école ferme, les jeunes devront voyager quotidiennement environ 72 kilomètres aller-retour pour se rendre à l’école St-Joseph de Baie-Trinité ou quelque 110 kilomètres pour fréquenter une école de Baie-Comeau.

«L’éloignement de nos enfants ne sera certainement pas positif sur la réussite scolaire. Ils ne sont pas prêts. Ils sont trop petits. Avez-vous pensé au stress? Notre inquiétude, c’est s’il y a des tempêtes et qu’ils ne peuvent pas revenir, ou si un jeune a le mal du transport, il va trouver ses études difficiles. Si un de nos enfants se blesse ou est malade, les parents vont devoir aller le chercher loin», a précisé Mme Beaudin.

Les parents sont donc inquiets des impacts de la fermeture sur la qualité de vie, du temps perdu de façon journalière pour les jeunes, du délai d’intervention si un accident survient et des effets psychologiques sur les enfants. Le conseil d’établissement propose de prendre des mesures administratives ou de partager les responsabilités de la Commission scolaire avec les parents, notamment concernant la socialisation des jeunes. «Nous prendrons tous les moyens, et même légaux, pour garder nos enfants dans notre école», a tenu à dire Isabelle Beaudin.

La réussite d’abord

Du côté de la Commission scolaire de l’Estuaire, la présidente Ginette Côté a rappelé que la décision relative à la fermeture ou non de l’école est prise principalement en fonction de la réussite scolaire. «Nous, c’est la réussite qui prime. Nous sommes conscients de certains dangers évoqués par les parents et c’est pour cela que la Commission scolaire fait des démarches avec le ministère pour obtenir une ressource supplémentaire, pour que l’organisation scolaire facilite la réussite des jeunes», a précisé Mme Côté.

Avec une seule enseignante à l’école de Godbout, la Commission scolaire croit que la réussite des jeunes est compromise. «La ministre Malavoy parle beaucoup de décrochage scolaire. Il faut des moyens en place pour ça. On considère donc la réussite d’abord, parce que fermer l’école coûte plus cher», a soutenu la présidente de la CS de l’Estuaire.

C’est mardi le 19 février, lors d’une rencontre du conseil des commissaires à Baie-Comeau, que le verdict de fermeture ou de sauvegarde sera prononcé. «Notre décision n’est pas prise. Cela va dépendre de de la dynamique et des solutions du milieu», a conclut Mme Côté.

 

Photo : L’inspecteur en bâtiment, Gilles Dubuc, a fait valoir les projets de développement de la municipalité, qui permettraient l’arrivée de travailleurs et de nouvelles familles, et ainsi, l’ajout d’enfants sur les bancs de l’école Mgr-Labrie. (Le Manic)

 

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