Une exposition provoquante sur l’âgisme

6 novembre 2012
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Baie-Comeau – L’exposition itinérante Avoir sa place n’a pas d’âge de l’Association québécoise de gérontologie (AQG) a été lancée par une table ronde, samedi, à la bibliothèque municipale Alice-Lane.

Karine Boivin Forcier

Composée d’affiches provoquantes, l’exposition vise à susciter le débat sur l’âgisme, forme de discrimination basée sur l’âge. «Plus les gens en parlent, plus ils seront sensibilisés. Alors, on pourra commencer à trouver des solutions», mentionne Pierre Pagé, agent de communication au sein de l’AQG.

Avoir sa place n’a pas d’âge découle d’un concours proposé aux étudiants en médias et communications du collège Grasset à Montréal. En équipe, les jeunes devaient créer une affiche et un message audio de 30 secondes comme s’il s’agissait d’une campagne publicitaire commandée par un client. «Nous voulions voir comment les jeunes perçoivent l’âgisme. […] Quand on a vu le produit final, on est tombé en bas de notre chaise. Il n’y a aucune censure, c’est très percutant. Nous, on n’aurait pas osé aller jusque là, mais c’est leur réalité, c’est comme ça qu’ils le voient», indique M. Pagé. L’AQG a donc décidé de créer une exposition afin de se rendre dans les régions et de permettre aux gens de découvrir ces affiches.

Table ronde

Grâce à des messages comme «Grand-papa n’est pas un vieux morceau» ou «Pour ses 65 ans, Raymond a reçu une retraite forcée» et «Avoir sa place n’a pas d’âge», accompagnés d’images frappantes, les affiches créent la controverse, suscitent la réflexion des visiteurs. À Baie-Comeau, la discussion autour de ces messages s’est déroulée sous forme de table ronde, abordant notamment  l’âgisme, la perception de la vieillesse et l’âge auquel on devient vieux. À ce sujet, les discussions ont conclu qu’il s’agit surtout d’une question de perception et qu’on peut être vieux à 30 ans et jeune à 50 ans.

Les participants ont apporté des commentaires et posé de nombreuses questions en lien avec le vieillissement. Ils ont pu découvrir que l’âgisme ne concerne pas seulement les personnes âgées, mais aussi les jeunes. «Ça peut être un vieux envers un vieux, un jeune envers un vieux, un vieux envers un jeune ou un jeune envers un jeune», a noté Pierre Pagé, rappelant que cinq générations se côtoient dans la société actuelle et que dans les milieux de travail, trois générations sont amenées à se croiser. Par ailleurs, l’âgisme est une réalité qui existait depuis longtemps, mais qu’on n’a nommée que tout récemment.

L’exposition, qui vise à sensibiliser les intervenants travaillant avec les aînés autant que la population en général, a suscité une réception positive dans tous les milieux où elle s’est déplacée jusqu’à maintenant. Le but ultime de l’AQG, tant avec l’exposition qu’avec la campagne L’âgisme, parlons-en, est de proposer des solutions pour contrer cette réalité. «Nous voulons insister sur le vieillissement positif», conclut M. Pagé. Cet automne, le concours sera relancé afin d’obtenir une deuxième série d’affiches sur le sujet.

 

Photo : Marie Amiot, Madeleine Ross, Francine Petit, Andréanne Roy, Tania Boudreau et Marjolaine Tremblay ont participé à la table ronde en compagnie de l’agent de communication de l’AQG, Pierre Pagé, venu présenter l’exposition Avoir sa place n’a pas d’âge. (Le Manic)