Baie-Comeau – Au terme d’un processus de réflexion sur la restructuration de ses gestes administratifs, Hydro-Québec annonce finalement l’abolition de 29 postes dans la région de la Côte-Nord, dont 22 à Baie-Comeau, trois à Forestville et quatre à Sept-Îles.
Julie-Andrée Verville
Les employés visés par la suppression de ces postes ont été avisés le 11 janvier des résultats de l’étude. Le nombre de postes qui diminueront est connu, mais la société d’État affirme que, dans quelques semaines, elle sera plus en mesure de voir quel impact ces abolitions de postes auront, puisque certains des employés auront d’autres opportunités au sein de l’entreprise. «On prévoit des ajustements des gestes administratifs sur 29 postes pour la Côte-Nord, mais à terme, cela pourrait être moindre, selon la décision du personnel touché qui peut se réorienter dans l’entreprise. On ne sait donc pas encore comment cela va se concrétiser pour chaque employé», explique le porte-parole d’Hydro-Québec, Louis-Olivier Batty.
Hydro-Québec explique que l’exercice se voulait une évaluation des tâches et de l’organisation du travail, plutôt qu’une analyse du personnel administratif. «Nous avons regardé comment améliorer nos façons de faire et être plus efficace. On a analysé les gestes administratifs, comment on pourrait regrouper certaines tâches», indique M. Batty.
Dans l’ensemble de la province plus de 450 postes ont été abolis dans l’entreprise. Toutefois, dans le cadre de cette nouvelle organisation des gestes administratifs de la société d’État, 180 postes seront créés dans la grande région de Montréal, où 226 postes ont été supprimés par la refonte administrative.
Les travailleurs encaissent
Le président du syndicat des employés de techniques professionnelles et de bureau d’Hydro-Québec, section locale 2000, Mario Desjardins, était surpris du nombre de postes qui seront coupés. «Nos craintes étaient fondées. La masse est maintenant tombée. Hydro-Québec dit que ça devrait être moins pire et que des postes devraient être réaffichés, mais les employés vivent encore dans l’incertitude et l’angoisse», soutient-il.
Le syndicat croit qu’il est raisonnable de demander un effort additionnel aux sociétés d’État en période de rattrapage budgétaire, mais en a contre le fait de fixer les moyens. «C’est piocher sur le dos des travailleurs. Il y a d’autres façons de récupérer beaucoup d’argent que d’abolir des postes. Le problème à Hydro-Québec n’est pas la masse salariale, mais la façon de gérer les projets majeurs», explique M. Desjardins.
Le syndicat croit qu’il y a des gains à faire dans les projets, tels que la centrale thermique au gaz naturel de Bécancour, qui n’a pas produit d’électricité depuis 2007, mais dont le coût pour la maintenir fermée s’élève à 200 millions (M) $ par année.
Selon le président du syndicat, en plus de causer plusieurs problèmes de facturation, le projet système information clientèle (SIC) et celui d’optimisation des systèmes clientèles (OSC), qui devaient initialement coûter 320 millions $, auraient nécessité des investissements de 537,5 M$. M. Desjardins est aussi d’avis que le projet de compteurs à lecture à distance constitue une grosse perte monétaire, en plus d’une diminution du service à la clientèle.
En outre, le syndicat s’inquiète du recours à la sous-traitance, qui coûte parfois plus cher que l’utilisation d’employés d’Hydro-Québec. «Nous croyons qu’un des plus grands donneurs de contrats publics devrait faire preuve de plus de transparence», conclut M. Desjardins.
Photo : En novembre, les travailleurs affiliés au syndicat des employés de techniques professionnelles et de bureau d’Hydro-Québec, local 2000, avaient manifesté devant les bureaux d’Hydro-Québec à Baie-Comeau pour dénoncer la restructuration des gestes administratifs de l’entreprise. Leurs craintes de voir des postes abolis se sont concrétisées, alors que 22 postes viennent d’être coupés au bureau de Baie-Comeau. (Archives Le Manic)
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