Baie-Comeau – Près de 200 personnes ont démontré leur opposition à la réforme de l’assurance-emploi imposée par le gouvernement fédéral, samedi, à Baie-Comeau, lors d’une manifestation nationale qui s’est déroulée simultanément dans dix villes.
Marlène Joseph-Blais
Sur place, des représentants de divers syndicats étaient accompagnés de travailleurs, de chômeurs, mais également de personnes qui se sont senties concernées par le phénomène, sans être directement touchées par la réforme. Le président de la section locale 7065 du syndicat des Métallos, Nelson Breton, s’est dit prêt à manifester tant qu’il n’y aura pas de changement. «Si personne ne bouge, on n’avancera pas. Présentement, j’ai une job, mais demain, si je n’en ai plus, je vais être dans la même situation que les autres», a-t-il reconnu.
L’agent d’affaires de la FTQ-Construction sur la Côte-Nord, Michel Bezeau, avait lancé un appel aux syndicats de la région et à la population en général afin qu’un maximum de gens prennent part à la manifestation. «On aurait aimé que la population embarque plus, mais ce qui est important, c’est de faire comprendre l’impact de la réforme», a souligné celui qui espérait voir deux fois plus de personnes sortir dans la rue. «Je pense que les Nord-Côtiers commencent à comprendre l’ampleur du problème, mais c’est certain que pour quelqu’un qui travaille à l’année, c’est plus dur de voir l’impact que ça aura sur les travailleurs saisonniers», a affirmé M. Bezeau.
Un impact direct
Mêlées à la foule, la mairesse de Chute-aux-Outardes, Arlette Girard, et la directrice générale de la Télévision régionale de la péninsule, Sonya Paquet, se sont montrées inquiètes en évoquant des répercussions directes dans la communauté. «Je suis là pour appuyer les travailleurs, mais aussi en tant qu’employeur. Dans les municipalités, on a beaucoup de travailleurs saisonniers. Si on perd cette main d’œuvre qualifiée, ça va couter cher», a fait valoir Mme Girard.
«Dans les organismes communautaires, il y a des gens passionnés. Ce n’est pas seulement une question de salaire, mais s’ils doivent se trouver un autre emploi, ils ne reviendront pas quand ils auront quelque chose qui fonctionne 12 mois par année», a observé Mme Paquet. Selon elle, les coûts liés à la formation d’une nouvelle main d’œuvre à chaque année feront également très mal aux organisations touchées.
La ministre réagit
La ministre des Ressources humaines et du Développement des compétences, Diane Finley, a tenté de rassurer les prestataires de l’assurance-emploi, vendredi, en publiant des détails concernant la réforme, tout en mentionnant que des informations incorrectes circulent au Québec. «Comme nous faisons face à d'importantes pénuries de main-d'oeuvre et de compétences partout au Canada, il est important de profiter de tous les talents dont nous disposons. Il est également important que le programme de l'AE demeure équitable, souple et qu'il réponde aux besoins des Canadiens», a-t-elle évoqué, par voie de communiqué.
Photo : Près de 200 manifestants ont marché le long du boulevard La Salle, samedi en fin d’avant-midi, pour exprimer leur mécontentement face à la réforme de l’assurance-emploi. (Le Manic)
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