Une industrie bioalimentaire prospère sur la Côte-Nord

27 février 2013
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Baie-Comeau – Autant du point de vue de la pêche commerciale et de la mariculture que de la culture des petits fruits, la Côte-Nord et le Nord-du-Québec possèdent une industrie bioalimentaire prospère, avec 16 % des emplois dans ces régions, ce qui représente 3 % de l’activité économique régionale.

Julie-Andrée Verville

Après avoir pris connaissance de l’édition 2011 du profil régional de l’industrie bioalimentaire au Québec, le responsable de la région Côte-Nord et député de René-Lévesque, Marjolain Dufour, est satisfait de voir que le secteur se porte bien dans la région et le Nord-du-Québec, alors qu’il fait travailler 6 400 personnes.

Tandis que les sols propices aux cultures traditionnelles sont plus rares sur la Côte-Nord, la région abonde en terres favorables aux petits fruits sauvages ou cultivés. Parmi les 98 entreprises agricoles que la région compte, plus de la moitié axent leurs activités sur l’exploitation des petits fruits ou des arbustes fruitiers. Actuellement, environ 4 200 hectares servent à la culture fruitière, mais on estime à 100 000 hectares le potentiel de développement des bleuetières et des cannebergières. La chicoutai et la pomme de terre recèlent également un bon potentiel de développement.

«Dans la Manicouagan, Les semences élite, le Centre de recherche les Buissons, qui est d’ailleurs le seul centre de recherche agronomique à l’est de Québec, et le créneau des petites fruits sont extrêmement importants pour l’industrie et servent de levier économique notable», soutient le député. Peu connu, le Centre de recherche Les Buissons est néanmoins l’un des trois centres spécialisés dans l’amélioration génétique de la pomme de terre au Canada.

Création de la richesse

D’après l’étude, la pêche commerciale et la transformation des produits marins sont omniprésentes sur la Côte-Nord. Dans l’ensemble, les prises effectuées dans la région et dans le Nord-du-Québec ont rapporté 41 millions de dollars ($). La valeur des expéditions des 14 usines de transformation de produits marins, réparties entre Blanc-Sablon et Portneuf-sur-Mer, s’élève à 74 millions $, et se rattache principalement à la cuisson, la congélation et au filetage de produits destinés à l’exportation.

Pour sa part, le secteur du commerce en détail fournit 2 600 emplois et réalise un chiffre d’affaires de 410 millions $. C’est l’un des principaux employeurs pour l’industrie bioalimentaire dans le Nord-du-Québec et sur la Côte-Nord. De son côté, le secteur de la restauration a entamé un virage important en s’associant de plus en plus aux producteurs de la région et en développant une cuisine régionale où les produits du terroir ont la cote. Ce deuxième secteur en importance procure près de 2 500 emplois et génère des recettes de 170 millions $.

Défis et politique

Selon l’étude, la région doit faire face à des défis d’accessibilité et de recherche de capital d’investissement. Les secteurs de la transformation des produits agricoles et marins devront aussi s’unir pour s’attaquer à des problèmes communs. La Côte-Nord aura à poursuivre les actions favorisant la mise en marché locale pour mieux faire connaître ses produits et se doter d’un label qui met en valeur leurs bienfaits pour la santé.

Le gouvernement du Québec souhaite faire passer de 33 % à 50 % la portion de produits du terroir dans les assiettes québécoises. La politique de souveraineté alimentaire du gouvernement péquiste qui sera déposée ce printemps devrait aider à atteindre ces objectifs. «Le secteur bioalimentaire fait partie de nos priorités. On veut être un joueur important sur la patinoire. C’est le volet où il se crée le plus d’emplois. Avec la politique, sur la Côte-Nord, tout le monde va y trouver son compte», explique le député de René-Lévesque.

Pour consulter le document complet, il faut se rendre au www.mapaq.gouv.qc.ca/profilbioaliemnatire.

Photo : La Côte-Nord et le Nord-du-Québec possèdent une industrie bioalimentaire prospère, avec 16 % des emplois dans ces régions. Actuellement, environ 4 200 hectares servent à la culture fruitière, mais on estime à 100 000 hectares le potentiel de développement des bleuetières et des cannebergières. (Canneberge Côte-Nord)