Construction : le Carnet référence remplace le placement syndical

20 septembre 2013
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Baie-Comeau – Depuis plus d’une semaine, le placement syndical dans l’industrie de la construction du Québec a fait place à un nouveau service de référence de main-d’œuvre pour baliser l’embauche des travailleurs, le Carnet référence construction.

Julie-Andrée Verville

C’est en réponse aux dispositions de la Loi 33 éliminant le placement syndical et visant l’amélioration du fonctionnement de l’industrie de la construction, adoptée en décembre 2011, que ce nouveau système en ligne a été conçu par la Commission de la construction du Québec (CCQ). Il a pour objectif d’enrayer des pratiques illégales telles que l’intimidation sur les chantiers.

Les employeurs de la construction doivent, depuis le 9 septembre, passer par le Carnet pour déclarer leurs besoins en main-d’œuvre et recevoir des listes de référence de sources diversifiées, notamment de la CCQ et des associations titulaires de permis de référence. Les embaucheurs peuvent ainsi obtenir la liste de candidats qui correspondent à leurs demandes. De leur côté, les quelque 165 000 travailleurs de la construction du Québec doivent remplir leur profil professionnel sur la nouvelle plateforme Web, si ce n’est déjà fait. Celui-ci met en valeur leurs compétences et expériences dans leur métier ou occupation.

La CCQ a accompagné ses clientèles durant ce processus de changement, avec pour objectif final que les travailleurs et employeurs se trouvent mutuellement par l’entremise du Carnet. «Changer les façons de faire de toute l’industrie en matière de référence de main-d’œuvre est un virage fondamental dans le monde de la construction. Nous travaillons de concert avec les représentants des associations patronales et syndicales de manière à répondre à leurs préoccupations tout en assurant la mise en place de la nouvelle réglementation», explique la présidente-directrice générale de la CCQ, Diane Lemieux, dans un communiqué.

Réaction syndicale

Sur la Côte-Nord, le président du syndicat de la CSN-Construction, Roby Bouchard, dit qu’il est encore tôt pour évaluer le nouveau système, qu’il qualifie toutefois de bien structuré. Il croit que le virage va se faire progressivement. «Les entrepreneurs nous appellent encore pour qu’on leur donne un nom, mais nous, on est ferme là-dessus. On les réfère vers la CCQ et, si elle a besoin de nous, on lui envoie notre liste de références», explique M. Bouchard. Les associations syndicales continueront d’avoir un rôle à jouer dans le référencement de main-d’œuvre, mais leur apport sera plus minime que par le passé, leur permettant de mieux remplir leurs fonctions. «Ça va nous permettre d’être plus visible sur les chantiers, d’offrir un meilleur service à nos membres», ajoute le président régional.

D’après ce dernier, les travailleurs prendront davantage leurs responsabilités en main avec ce Carnet. «Ils se fiaient un peu sur nous pour leur trouver une job. Maintenant, les gens sont responsables de leur profil», soutient-il. Sur les 330 membres de la CSN-Construction sur la Côte-Nord, la plupart aurait déjà rempli les informations nécessaires sur la plateforme Web. Le site Internet carnet.ccq.org contient l’information pertinente pour mieux comprendre le nouveau Carnet.

 

Photo : Pour enrayer le placement syndical, qui pouvait causer de l’intimidation sur les chantiers de la construction, la Commission de la construction du Québec, à la demande du gouvernement, a constitué un nouveau service de référence de la main-d’œuvre en ligne, qui se nomme le Carnet référence construction. (Archives Le Manic)

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