Les tribulations d’un croque-mort : Daniel Naud lève le voile

25 octobre 2013
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Baie-Comeau – Dans un recueil de récits qui vient de paraître chez Perro-Éditeur, Avis de décès : les tribulations d’un croque-mort, Daniel Naud transporte le lecteur au cœur du métier de thanatologue, dont les dessous sont plutôt méconnus.

Julie-Andrée Verville

Dans son livre, Daniel Naud y va d’histoires qui lui sont réellement arrivées dans l’exercice de ses fonctions et de quelques anecdotes que des collègues lui ont contées. Par contre, des détails ont été volontairement changés pour conserver l’anonymat des personnes, sauf dans deux cas, où les principaux concernés ont collaboré avec l’auteur pour mettre par écrit leur vécu. «Ce recueil ne vise pas le sensationnalisme, mais bien la présentation des facettes cachées du domaine funéraire et le partage d’histoires parfois touchantes, drôles, stupéfiantes et même à lever le cœur», explique l’auteur dans le prologue.

Comme il le dit lui-même, le recueil constitue l’occasion de prendre le lecteur par la main et de l’entraîner dans l’arrière-boutique du salon funéraire, alors qu’il est difficile de s’imaginer ce que représente le métier de thanatologue dans son ensemble. En effet, ce dernier est amené à faire le transport des morts, l’embaumement, l’incinération, la mise en cercueil, l’ouverture du salon funéraire, les rencontres avec les clients et bien d’autres tâches connexes. Le livre devient alors une façon de faire le tour d’horizon de cette profession singulière. «Au salon, on voit le directeur de l’endroit, habillé en veston, mais jamais ce qui se passe en arrière. Le but était de raconter des trucs particuliers, qui ne sont pas communs pour le commun des mortels, c’était de présenter le métier, mais en même temps de divertir, de changer les idées», note M. Naud.

Thanatologue au quotidien

C’est toujours en donnant son propre point de vue que l’auteur a rédigé les différents récits et, aussi, dans un grand respect des défunts et de leur famille. «C’est moi d’un couvert à l’autre. C’est mon quotidien. Ce sont mes perceptions à moi. Je n’ai pas voulu extrapoler sur les émotions des autres. Ils ont plutôt été le miroir de mes propres sentiments, de ce que j’ai vécu. Par exemple, lors d’une chicane dans un salon, c’est le regard du thanatologue que j’ai amené», précise-t-il, en ajoutant qu’un professionnel du domaine funéraire doit être sincèrement empathique, tout en demeurant détaché, afin de ne pas être trop affecté par les situations extrêmement tristes auxquelles il doit faire face.

Ayant déjà reçu plusieurs commentaires de lecteurs, Daniel Naud se rend compte que son livre serait aussi une façon pour certaines personnes qui traversent un deuil de mieux affronter la réalité. «Ça démystifie la mort pour les personnes présentement en deuil. Ça les réconcilie avec quelque chose qu’ils ne connaissent pas», indique l’auteur.

Le rêve, réalité

Exerçant le métier depuis plus de 20 ans, Daniel Naud, avait en tête plusieurs anecdotes en lien avec des situations déconcertantes, impensables ou singulières qu’il a vécues. Un vieux rêve d’enfance était d’écrire, alors il s’est dit : pourquoi ne pas le faire sur un sujet qui le touchait directement, la mort? «J’ai toujours voulu écrire. Les portes se sont ouvertes quand j’ai parlé à l’éditeur de Bryan Perro. J’avais plusieurs histoires dans mon tiroir sous la forme d’une liste d’anecdotes. Je lui ai soumis l’idée et 20 minutes plus tard, il embarquait. C’était le 20 mars 2012 et j’ai immédiatement commencé le processus d’écriture, qui s’est terminé le 24 décembre suivant», se souvient M. Naud, qui a bien l’intention de continuer à écrire, tout en poursuivant son métier.

Photo : Le recueil Avis de décès : les tribulations d’un croque-mort de Daniel Naud sera lancé, ce mercredi 30 octobre à 17 h, à la Coopérative funéraire HCN-Manicouagan. Le livre est disponible en librairie depuis le 16 octobre.

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