Menaces de fermeture chez Alcoa : La Manicouagan ne lâche pas prise

18 novembre 2013
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Baie-Comeau – Une centaine de gens d’affaires de Baie-Comeau et des environs se sont réunis au Centre des arts de Baie-Comeau, lundi, pour donner leur appui à la campagne du carré d’aluminium, lancée par la Chambre de commerce de Manicouagan, afin que la survie de l’aluminerie Alcoa dans la région soit rapidement assurée.

Marlène Joseph-Blais

Le président de la Chambre de commerce de Manicouagan, Bernard Filiatrault, a invité l’ensemble de la population à porter le carré d’aluminium, en guise de symbole visuel de la mobilisation qu’il espère voir se concrétiser parmi les 350 membres du regroupement d’affaires ainsi qu’au sein de la population. «Nous ne lâcherons pas», a-t-il lancé, après avoir énuméré les gestes posés au cours des dernières semaines, dont la demande officielle d’une rencontre avec la première ministre du Québec, Pauline Marois.

Conscient que le gouvernement traite d’autres dossiers prioritaires, M. Filiatrault a souligné qu’il allait continuer de travailler pour que les négociations concernant les tarifs d’électricité d’Alcoa ne soient pas mises de côté. Le président croit que la direction de l’entreprise est au fait du contexte économique manicois et de l’importance que revêt la présence de l’aluminerie à Baie-Comeau, non seulement pour les 900 travailleurs restants, mais pour l’ensemble de la communauté. Il n’a cependant pas été en mesure de dévoiler quoi que ce soit en ce qui a trait aux négociations.

Un maire confiant

Le maire de Baie-Comeau, Claude Martel, n’a pas non plus voulu en dire plus sur la teneur des récentes discussions entre Québec et le géant de l’aluminium, mais il a toutefois admis que la haute direction d’Alcoa et le gouvernement devaient se rencontrer cette semaine. «C’est une entreprise qui négocie avec un gouvernement. Nous, ce qu’on essaie de faire, c’est de faire valoir notre point de vue», a-t-il mentionné.

Selon l’élu, le dossier est sur le bureau de la première ministre et, rencontrée par les maires de Bécancour et Deschambault, cette dernière s’est montrée rassurante quant à l’avenir des alumineries québécoises. «Moi, je suis convaincu qu’il y a une ouverture sur les tarifs d’électricité. On le sent dans les discussions», a indiqué M. Martel, qui discutera avec les dirigeants de l’aluminerie de Baie-Comeau cette semaine.

Par ailleurs, une résolution devait être votée par les membres du conseil municipal, à l’occasion de sa première séance, lundi, visant à ce que la Ville de Baie-Comeau appuie la nouvelle Coalition aluminium Manicouagan, encourage fortement le port du carré d’aluminium et invite le gouvernement du Québec et Alcoa à en arriver à une entente.

Appel à la mobilisation

Les discussions se poursuivent peut-être entre le gouvernement et Alcoa, mais il est tout de même nécessaire d’en appeler à une forte mobilisation de la population, des gens d’affaires et des acteurs politiques, aux dires du président de la Chambre de commerce. Bien que ses homologues des autres chambres touchées aient reçu une réponse positive de Mme Marois, leur disant qu’il n’y a pas d’inquiétude à avoir, M. Filiatrault estime que le climat d’incertitude plane bel et bien dans la Manicouagan. «[…] on est à Baie-Comeau, et il y en a de l’inquiétude, qu’on le veuille ou non», a-t-il lancé devant la centaine de personnes rassemblées au Centre des arts pour démontrer leur appui à la campagne du carré d’aluminium.

Parmi les gens présents, quelques-uns ont posé des questions ou exprimé des commentaires, dont le propriétaire de l’entreprise Hamilton et Bourrassa, Germain Deschênes, qui a lancé un cri du cœur, exprimant le besoin pour la Manicouagan d’en arriver à se sortir de la situation qu’elle vit présentement. «Il faut que, collectivement, on reprenne confiance et qu’on continue d’avancer», a-t-il laissé entendre, avant d’être applaudi par la foule.

 

Photo : Le Manic

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