Ralentissement dans la grande entreprise : Un point de vue économique encourageant

19 novembre 2013
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Baie-Comeau – Les alumineries québécoises d’Alcoa sont là pour rester, selon Sylvain Beaulieu, professeur en économie au cégep de Baie-Comeau, et ce, même si l’entreprise doit effectivement composer avec une conjoncture économique de plus en plus difficile.

Marlène Joseph-Blais

M. Beaulieu estime qu’Hydro-Québec aura à se servir d’une partie de ses surplus d’électricité pour permettre aux usines de continuer de bénéficier de tarifs préférentiels et que la société d’État ne devrait pas hésiter à négocier avec Alcoa, qui lui achète de l’énergie pour 350 millions de dollars annuellement. «On parle d’un géant. Le rapport de force est beaucoup plus grand. Hydro-Québec va se ramasser avec un paquet de kilowatts supplémentaires si Alcoa ferme au Québec», affirme-t-il.

D’un point de vue plus politique, M. Beaulieu croit que le gouvernement du Québec ne peut se permettre de poser un geste qui entraînerait de si grosses pertes. «Politiquement, voir la fermeture d’un géant comme Alcoa, c’est suicidaire, et ce, peu importe le parti qui est au pouvoir. On parle de villes qui ferment, il y a d’énormes coûts humains et économiques», précise-t-il.

Le professeur est cependant d’avis que la région souffre déjà des coupures de postes et de la réorganisation en cours à l’usine de Baie-Comeau. «Les mises à la retraite, ça entraîne des pertes sèches parce que c’est certain que certains d’entre eux quitteront la région, et c’est la même chose pour Résolu, donc ça fait des consommateurs de moins. Pour ceux qui restent, ils ont des fonds de retraite qui ne sont pas si mal, mais ces gens ont un moins bon pouvoir d’achat», soutient M. Beaulieu.

 

Photo : Archives Le Manic

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