François Gariépy refait sa vie au Témiscamingue

2 Décembre 2013
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Baie-Comeau – Alors que les ex-employés de Biosphère Télévision attendent toujours d’être payés, le président-fondateur de l’entreprise, François Gariépy, tente de refaire sa vie à l’autre extrémité du Québec, à Ville-Marie en Abitibi-Témiscamingue, où il effectue un contrat de 13 mois à titre de directeur général d’une station de radio, le CKVM 93,1, et ce, en utilisant le nom François Harrisson.

Marlène Joseph-Blais

Le conseil d’administration de la station, de qui il relève, ainsi que les employés qu’il dirige depuis quelques mois seraient au courant des événements survenus il y a un peu plus d’un an. En novembre 2012, François Gariépy avait quitté la Côte-Nord pour se diriger vers l’Ouest canadien, prétextant avoir épuisé les ressources financières de Biosphère Télévision et laissant quatre employés sans ressource. Au même moment, Paramanic international, dont il est également le fondateur, portait plainte contre lui pour fraude et vol. Aujourd’hui, il est formellement accusé d’avoir volé 13 784 $ et d’avoir frustré l’organisation de cette somme par la supercherie ou le mensonge.

Payer ses dettes

C’est pour continuer de payer les dettes de Biosphère Télévision que M. Gariépy dit avoir fait le choix d’occuper de nouvelles fonctions. «Depuis un an, j’ai payé pas mal de comptes de ma poche pour Biosphère. Je voulais relancer l’entreprise, mais il y a eu tellement d’échos négatifs que c’était impossible», explique-t-il, en précisant que de faire le choix de déclarer l’entreprise en faillite aurait été beaucoup plus simple, mais moins honorable. «Ça m’aurait évité de vider mon compte de banque personnel, mais j’ai décidé d’assumer et de régler ça moi-même.»

Selon lui, les actions entreprises en justice par certaines parties impayées, dont des fournisseurs baie-comois, l’ont ralenti dans ses démarches de paiement à ses employés, qui ont reçu certaines sommes à la fin de l’année 2012, mais qui attendent encore des milliers de dollars. «Si je n’avais pas été contraint d’aller en justice pour payer des tiers, ça fait longtemps que j’aurais payé les employés. Ils ont priorisé leur sort à eux versus le sort des employés et je comprends», dit-il.

Quant au choix d’utiliser le nom de famille Harrisson, soit celui de sa mère, M. Gariépy indique que ce n’est pas la première fois qu’il varie son appellation. «J’utilise les deux noms. J’essaie de refaire ma vie, tout ça dans le processus de régler mes dettes. Mais, avec le nom de Gariépy, il y a tellement d’histoires qui ont circulé que ça devenait difficile de trouver un travail», mentionne le principal intéressé, en ajoutant que son nouvel entourage connaît son véritable nom et que Harrisson n’est pas inscrit sur son baptistaire.

Aucune cachette

Bien qu’il soit désormais installé à l’autre bout du Québec, François Gariépy dit ne pas avoir fait exprès de déménager aussi loin de Baie-Comeau et de Sept-Îles. «C’est un concours de circonstances. Je suis arrivé à bout de ressources. J’ai voulu me trouver un emploi et, des trois options qui se sont présentées à moi, c’était celle-là la meilleure. Je n’ai pas choisi celle-là parce que c’était loin de la Côte-Nord. C’était l’occasion de me refaire une santé et un équilibre», indique l’homme de 52 ans.

Ne sachant pas ce que l’avenir lui réserve, M. Gariépy croit avoir fait tout ce qu’il faut depuis un an pour démontrer qu’il essaie de régler ses problèmes. «Les gens ont tendance à présumer que vous êtes coupable même si vous ne l’êtes pas. Ce n’est pas une situation heureuse, mais je ne me sauve pas des gens.»

 

Photo : Après s’être éclipsé de la Côte-Nord il y a un an, François Gariépy effectue présentement un contrat de 13 mois comme directeur général d’une station de radio, à Ville-Marie au Témiscamingue. (Archives Le Manic)

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