Escouade BAIE comme EAU : Des économies d’eau potable… annulées

10 Décembre 2013
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Baie-Comeau – Alors que des centaines de milliers de litres d’eau potable coulent dans un égout du nouveau développement résidentiel Amédée, la Ville s’est récemment félicitée d’avoir économisé une grande quantité d’eau à l’été 2013, en raison de la présence de l’Escouade BAIE comme EAU, composée de quatre étudiants ayant sillonné les rues de la municipalité pour fournir des trucs et astuces aux citoyens afin qu’ils aient une consommation plus responsable.

Marlène Joseph-Blais

De juin à août 2013, les membres de l’Escouade ont travaillé 1 370 heures à informer la population par rapport à la réglementation entourant l’usage de l’eau potable et en leur donnant des conseils de manière à ce qu’ils réduisent leur consommation. Bien qu’il soit impossible de faire une corrélation directe entre les économies d’eau et les efforts de sensibilisation, la Ville a enregistré un débit d’eau inférieur de 179 millions de litres pendant ces trois mois, comparativement à la même période en 2012. Le projet, qui devrait revenir en 2014, est financé à près de 75 % par le Fonds Aluminerie de Baie-Comeau, alors que son coût total est évalué à 49 800 $.

La chef de division au développement durable et traitement des eaux à la Ville de Baie-Comeau, Christine Reis, croit que la présence de l’Escouade BAIE comme EAU aura permis de sauver ici et là plusieurs litres d’eau potable, de manière à éponger en quelque sorte le gaspillage qui s’opère actuellement. «C’est pour ça qu’il faut faire des efforts pour diminuer parfois les pressions, pour optimiser des gaspillages d’eau qui sont inutiles, parce que celui-là, il n’est pas inutile pour l’instant. C’est pour préserver une qualité de l’eau», mentionne-t-elle, en assurant que ce type de problème survient dans tous les réseaux de distribution.

Stratégie québécoise

Par ailleurs, depuis 2012 le gouvernement du Québec demande aux municipalités de répondre à certains engagements dans le cadre de la Stratégie québécoise d’économie d’eau potable, pour parvenir, à compter de 2017, à la réduction d’au moins 20 % de l’eau distribuée en moyenne par personne, comparativement aux débits enregistrés en 2001. Le programme comprend aussi une importante diminution des fuites pour l’ensemble des réseaux d’aqueduc. Selon la Ville, le ministère des Affaires municipales, des Régions et de l’Occupation du territoire (MAMROT), responsable de la Stratégie, serait au courant du gaspillage d’eau qui s’opère présentement et il aurait demandé à ce que le débit d’écoulement soit calculé.

Le MAMROT confirme qu’une telle pratique n’est pas interdite, mais qu’elle n’est pas du tout souhaitable. Cependant, la Municipalité ne risquerait pas d’être rabrouée par le ministère, puisqu’ aucune approbation n’est nécessaire dans cette situation et qu’elle devra se conformer aux objectifs de consommation en 2017 seulement, alors que la mise aux normes des infrastructures d’approvisionnement en eau potable devrait être complétée. «Mars 2016, c’est la date limite pour qu’on ait la subvention, donc l’usine va devoir être en fonction à ce moment-là», mentionne Christine Reis.

Elle rappelle tout de même qu’une optimisation du réseau est déjà en branle depuis 2011 et que des efforts supplémentaires continuent d’être fournis, tandis que les systèmes de climatisation de la Municipalité seront changés au cours de la prochaine année, par exemple. «On a déjà arrêté toutes nos purges sanitaires et celles pour le gel, on va les ouvrir seulement quand ce sera nécessaire. Les purges pour la circulation de l’eau [comme celle de la rue des Hémérocalles], il y en a cinq en tout, on a mis des réduits au bout de chacune d’entre elles, ça a été fait cette année. On a mis des bouchons et ça nous permet de calculer nos débits», dit-elle.

 

Photo : Archives Le Manic

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