Une victoire douce-amère pour Marjolain Dufour

8 avril 2014
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Baie-Comeau – De nombreux ministres péquistes ont été soufflés par la tempête libérale, qui a redessiné le paysage politique du Québec, à l’issue des élections du 7 avril. Néanmoins, Marjolain Dufour a su conserver la confiance des électeurs, qui l’ont élu député pour une cinquième fois.

Gabriel Turpin-Crête

«Mes premiers mots vont être pour remercier mes concitoyens du comté de René-Lévesque, tous ceux et celles qui m’ont fait confiance pour une cinquième fois et tous ceux et celles qui ont travaillé pour nous lors cette campagne électorale», s’est exprimé M. Dufour, après l’annonce de sa réélection. Ce dernier a obtenu 55 % des 20 051 suffrages de la circonscription, lundi, remportant l’élection avec une majorité de 6 663 voix sur son plus proche adversaire, Michel Lévesque, qui a obtenu l’appui de 4 366 électeurs, soit 21,77 % des votes exprimés. Le taux de participation de la circonscription a été de 59,36 %, en baisse de 7,31 % par rapport à l’élection de 2012, bien en deçà du taux de participation provincial de 71,44 %.

À l’échelle de la province, le Parti Libéral du Québec (PLQ) s’est arrogé 70 sièges à l’Assemblée nationale, lui assurant ainsi un gouvernement majoritaire pour les quatre prochaines années. Le Parti Québécois (PQ), bien qu’ayant perdu 24 circonscriptions, passant de 54 à 30 députés, il demeure l’opposition officielle du gouvernement. La Coalition Avenir Québec (CAQ) et Québec Solidaire (QS) ont tous deux fait des gains : trois sièges de plus pour la CAQ, pour un total de 22, et un siège de plus pour QS, avec trois députés en chambre.

Une victoire au goût de défaite

Bien qu’heureux d’avoir su gagner le cœur des électeurs, le député a confié être «amèrement déçu» de voir nombre de collègues se faire montrer la porte de sortie. La chef du Parti Québécois, Pauline Marois, a été l’une des victimes de la vague rouge qui a déferlé sur une série de châteaux forts péquistes. Elle a démissionné aussitôt sa défaite rendue officielle. «Je pense que l’élection s’est jouée lors des débats. On a fait beaucoup en 18 mois : le projet de loi 1 sur la collusion et la corruption pour les contrats publics, la loi sur le financement des partis politiques. C’est presque incompréhensible qu’on se retrouve dans une situation comme celle-là», a-t-il confié.

Cependant, M. Dufour a tenu à préciser sa situation lors de son allocution postélectorale : «On dit toujours que la population a le dernier mot : la population a tranché aujourd’hui. Les électeurs m’ont élu, je suis le député de l’ensemble de la population de René-Lévesque et je vais faire mon travail comme je l’ai toujours fait avant. La seule différence qu’il y avait lorsque j’étais au gouvernement, c’est que les portes s’ouvraient plus facilement. J’ai été neuf ans dans l’opposition et le monde a toujours apprécié la manière dont je pilotais mes dossiers».

Photo: Malgré l’annonce rapide de la victoire de Marjolain Dufour, les visages étaient longs au bar l’Onyx, où les partisans du PQ s’étaient déplacés pour suivre la soirée électorale. Le député péquiste a assisté à la déconfiture de son parti et à la défaite de son chef, Pauline Marois, dans le comté de Charlevoix.