Création d’un seul CISSS pour la Côte-Nord

29 septembre 2014
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Baie-Comeau – Le projet de Loi 10, présenté par le ministre de la Santé Gaétan Barrette, prévoit créer à Baie-Comeau le seul Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) pour la Côte-Nord, amenant ainsi l’abolition des Agences de santé et des services sociaux (ASSS) et une fusion des Centres de santé et de services sociaux (CSSS).

Roxanne Simard

La réforme du système de santé par le gouvernement québécois conduit à des changements majeurs pour l’ensemble du Québec et particulièrement pour une grande région comme la Côte-Nord. Si le projet de loi est accepté, un CISSS sera implanté dans chacune des régions administratives, à l’exception de Montréal qui en aura cinq,et ce sont eux qui auront le rôle d’administrer le réseau de santé.

Ce centre intégré, regrouperait donc plusieurs services administratifs, soit l’ASSSCN, les CSSS ainsi que le Centre de protection et de réadaptation de la Côte-Nord (CPRCN).

Le projet de loi 10 vise la création d'établissements à mission élargie et l'implantation d'une gestion à deux niveaux hiérarchiques. Dans cette nouvelle structure, le ministre de la Santé aura le pouvoir d’intervenir directement dans les CISSS, sans oublier que les membres des conseils d’administration de chaque centre intégré seraient nommés par lui.

Dans ce processus, 1300 postes de cadres au Québec seront abolis. En appliquant cette réforme, M. Barrette prévoit faire des économies globales de 220 millions de dollars par année. Pour l’ensemble de la province, c’est 182 CSSS qui tombent sous la responsabilité des 28 CISSS. Pour le moment, aucun point de service ne sera fermé.

Réaction de l’ASSSCN

En réaction à cette annonce, Ivo Di Piazza, le président-directeur général (PDG) de l’ASSSCN affirme que le patient a avantage à ce qu’il y ait un accès simplifié et un système à guichet unique. Il précise toutefois que le défi sera de s’assurer que le modèle d’organisation de la Côte-Nord soit différent. «Notre défi d’ici à la fin de notre mandat sera de faire valoir nos particularités et s’assurer que celles-ci seront prises en compte. Il y a fort à parier que le centre intégré de la Côte-Nord va avoir un modèle d’organisation différent, qui va permettre de limiter les inquiétudes que les gens ont», explique-t-il.

Quant à la problématique de distance, le PDG prétend que les technologies seront de plus en plus développées et c’est ce qui permettra de pallier la centralisation. «L’accès et la qualité vont faire un pas en avant parce qu’il y aura plus de partage sur le plan régional et que le développement des technologies va permettre de limiter les frais de déplacement. Dans une période d’austérité budgétaire, il s’agit de bien faire valoir les projets régionaux pour atténuer les 1200 km de côte que l’on a», ajoute-t-il.

M. Di Piazza compte travailler fort dans les prochains mois, en collaboration avec les syndicats et différents intervenants, pour planifier les prochaines années sur le plan de la main d’œuvre. «On aborde cela en se disant qu’on a un objectif auquel on va s’attaquer et on ne peut pas le faire seul. Si on réussit adéquatement, on va avoir un système de santé où la qualité et l’accessibilité des services vont être à la hauteur de nos attentes», conclut-il.

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