Baie-Comeau – Le Conseil central Côte-Nord CSN et le Syndicat des intervenants et intervenantes de la santé du Nord-Est Québécois (SIISNEQ), sont consternés par le projet de Loi 10 du ministre Barrette. Les responsables n’ont d’ailleurs pas mâché leurs mots en parlant des conséquences de cette réforme.
Roxanne Simard
La présidente de la SIISNEQ, Nathalie Savard, était carrément sous le choc après avoir appris la nouvelle. Vivant déjà une problématique de recrutement et de rétention de personnel, elle est persuadée que cette réforme ne fera qu’empirer la situation. «Pendant qu’on s’occupe des structures, on ne règle pas les problèmes. […] Les gens sont mis de côté avec ça, parce que l’argent économisé ne sera pas réinjecté dans la santé. Il n’y aura pas plus d’infirmières», explique-t-elle.
Quant au Conseil central Côte-Nord CSN, le projet de loi a confirmé leurs inquiétudes. «On a déjà eu trois réformes majeures et, chaque fois, c’est pour augmenter les services, mais finalement, ils ne sont jamais améliorés. C’est toujours le même discours et ce sont nos travailleurs qui paient parce qu’ils doivent travailler plus fort pour compenser», a lancé le président, Guillaume Tremblay.
Les deux organisations ont aussi mentionné leurs craintes par rapport à la perte d’autonomie de la région avec la centralisation des pouvoirs. «C’est préoccupant pour la population de la Côte-Nord, parce qu’ils ne connaissent pas nos réalités régionales. Pour eux, on est loin en distance et dans leur tête, donc le fait qu’ils aient la mainmise sur tout c’est inquiétant», affirme Nathalie Savard.
Lorsque l’on parle d’outils technologiques pour compenser la distance entre les villes de la Côte-Nord, Guillaume Tremblay affirme que cela n’est qu’un discours pour faire avaler la pilule. «Ça fait longtemps qu’ils en parlent et on n’a jamais vu la couleur de ces technologies à distance. Sans oublier que ça prend de l’argent pour ça», note-t-il.
Mobilisation
La CSN Côte-Nord compte sur la mobilisation de la population afin de faire valoir leur point de vue. Selon eux, les changements sur le plan de la prévention de la jeunesse et des services sociaux auront des répercussions sur la société québécoise.
Quant à la SIISNEQ, les responsables veulent interpeller les députés pour tenter de faire bouger les choses. «Notre préoccupation, c’est comment on va organiser les soins et les services de santé de Tadoussac à Blanc-Sablon?», ajoute la présidente.
L’APTS réagit
L’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS) a aussi tenu à souligner son mécontentement. Selon eux, ce projet de loi n’est qu’un brassage de structure et au bout du compte, ce sera les services qui vont être touchés.
«Cette réforme survient en pleine période de compressions majeures dans le réseau. Le personnel est déjà à bout de souffle. Les listes d’attente débordent. Les gens attendent parfois 15 mois pour recevoir des services de base. La dernière chose dont la population et le personnel ont besoin est une réforme de cette ampleur» explique Carolle Dubé, présidente de l’APTS.
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