PFR : Arrêt indéterminé de deux machines

6 octobre 2014
Temps de lecture :

Baie-Comeau – Vendredi dernier, Produit forestiers Résolu (PFR) a annoncé l’arrêt indéterminé de deux de ses trois machines à son usine de Baie-Comeau, provoquant ainsi la mise à pied temporaire de 80 employés. Cette mesure, qui prendra effet le 30 novembre, ébranle la région et cause une vague d’inquiétude.

Roxanne Simard

La décision prise par PFR frappe de plein fouet l’économie régionale, qui voit planer une menace de fermeture si l’industrie forestière continue d’être confrontée à des problématiques majeures. Ce sont principalement les problèmes d’approvisionnement et le coût trop élevé de la fibre qui ont poussé la papetière à agir ainsi.

«Au Québec, la fibre coûte plus cher et l’industrie fait face à une décroissance de 69 % du papier journal depuis 2000. Sans oublier que, sur la Côte-Nord, le problème est encore plus important puisque le coût élevé est directement lié à l’épidémie de tordeuse. Le prix est beaucoup trop cher, ce n’est pas réaliste», explique le porte-parole de PFR, Karl Blackburn.

Depuis plusieurs mois, la papeterie de Baie-Comeau était confrontée à une diminution des livraisons externes de copeaux. Selon PFR, plusieurs solutions ont été mises en place afin de pallier ce manque depuis le début de l’année, mais le problème a pris trop d’ampleur. «Malheureusement, nous n'arrivons plus à maintenir les inventaires nécessaires pour approvisionner l'usine. Nous avons donc dû prendre une décision. […] Malgré tout, nous sommes convaincus que nous pouvons continuer de jouer un rôle important dans l’industrie. Nous avons des travailleurs qualifiés et des équipements de qualité», a ajouté M. Blackburn.

Le syndicat dénonce la prise d'otage

Le syndicat est inquiet de cette nouvelle et dénonce le fait que PFR prend les travailleurs en otage. «Il est clair qu’en mettant une date comme le 30 novembre, PFR souhaite avoir une entente avec le gouvernement d’ici là. En faisant cela, ce sont nos gars qui sont pris en otage et ils sont fâchés d’être impliqués de cette manière», explique Martin Lavoie, président de la section locale 375 du syndicat Unifor.

Le syndicat croit que ce seront une centaine d'employés de l’usine qui seront licenciés et non 80 comme le prétend PFR. Ceux-ci mettent actuellement tout en oeuvre afin de rencontrer le ministre et faire bouger le dossier. «On va essayer de faire tout ce qu’on peut pour éviter ce qu’on peut appeler une catastrophe pour Baie-Comeau et l’économie régionale», explique-t-il.

Alma et Amos

Il n’y a pas que l’usine de Baie-Comeau qui est touché par des fermetures, puisque les mesures prises par PFR touchent aussi Alma et Amos. Précisons toutefois que ces mesures ont des dates déterminées, contrairement à l’usine de Baie-Comeau. En effet, à Alma la machine No 14 sera fermée un total de quatre semaines, alors qu’à Amos, l’usine sera fermée 30 jours à partir du 31 octobre. Au total, ces arrêts ont des répercussions sur 265 travailleurs.

Partager cet article