Être une famille d’accueil: Plus facile que l’on croit?

25 novembre 2014
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Baie-Comeau – Sur la Côte-Nord, on dénombre 95 familles d’accueil, dont 66 oeuvrent en protection de la jeunesse. Une petite incursion dans la vie d’une de ces familles au cœur immense a permis au Manic de découvrir  la réalité de celles-ci et de démystifier leur rôle.

Roxanne Simard

Pascal Henley et Marie-Josée Lapointe, de Baie-Comeau, accueillent des jeunes en prévention de la jeunesse depuis plusieurs années. Ils ont toujours eu environ cinq jeunes de 5 à 18 ans, mais maintenant qu’ils ont trois jeunes enfants, ils en accueillent deux, âgés entre 12 et 18 ans.

«C’est très valorisant et on se découvre beaucoup en tant que famille d’accueil. On les aide en leur offrant un milieu stable et sécuritaire, une place où ils peuvent grandir et s’épanouir. Eux de leur côté, ils nous font grandir aussi et on crée des liens», raconte Marie-Josée.

Pour eux, être famille d’accueil est une deuxième nature et le couple ne considère pas cela comme si difficile, comme tout le monde semble le croire. «Les gens nous trouvent bons et courageux. Ils nous disent "Je ne sais pas comment tu fais". Pourtant on n’est pas meilleur que d’autres», expliquent-ils.

Une belle dynamique

Puisque chaque jeune a sa personnalité, la dynamique change beaucoup quand il y a une nouvelle personne qui arrive dans la famille Henley. Le couple doit donc s’adapter pour que tout se passe bien.

Actuellement, le couple est très content puisqu’il y a une très belle dynamique entre les deux adolescentes et leurs trois enfants. «J’aime ça quand il y a de l’action, de la vie et qu’il y a du monde dans la maison. Ils sont inclus dans la famille et nos familles les voient comme leurs petits enfants», ajoute-t-elle.

Même si les jeunes arrivent de milieux parfois difficiles, cela ne veut pas dire qu’il y aura  nécessairement des problèmes. «Il ne faut pas croire que c’est juste des enfants difficiles. Il n’y a jamais un jeune qui m’a manqué de respect et ça c’est toujours bien passé. Il faut juste un bon encadrement et quand ils savent à quoi s’attendre, ça va bien», précise Pascal. 

Accepter les échecs

Être famille d’accueil, c’est aussi savoir accepter les échecs. Il n’est pas possible de changer tous les jeunes et, parfois, ceux-ci doivent partir, même s’ils n’ont pas encore acquis tous les outils nécessaires.

«Au début je me mettais beaucoup de pression et je voulais les changer. On veut souvent plus qu’eux, alors on doit faire attention et respecter leurs limites. Donc on essaie de les amener le plus loin possible selon leurs capacités», lance Mme Lapointe.

Devenir une famille d’accueil

Pour Pascal, fils unique dont la mère s’occupait de neuf personnes, le fait de devenir famille d’accueil était une évidence. Néanmoins, lorsqu’il a rencontré sa conjointe actuelle, celle-ci n’était pas très à l’aise à l’idée de se lancer là-dedans. Étant une femme très généreuse et axée vers le bénévolat, Marie-Josée a toutefois rapidement accepté d’embarquer dans cette aventure avec son conjoint.

«Quand je l’ai rencontré, il avait déjà deux jeunes avec lui. Au début je trouvais ça gros et j’avais peur, parce que j’étais moins à l’aise avec les adolescents. Finalement j’ai trouvé ma mission et j’ai embarqué. Je me suis même découvert une facilité avec les ados», continue-t-elle.

Le Centre de prévention et de réadaptation Côte-Nord (CPRCN) est en constante recherche de nouvelles familles d’accueil. Parmi les 95 familles sur la Côte-Nord, 29 oeuvrent en déficience mentale et 66 en protection de la jeunesse.

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