St-Georges Platinum se lance à fond dans le projet Julie

13 janvier 2015
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Baie-Comeau – Après avoir découvert en surface une forte teneur en nickel sur le projet Julie, la compagnie St-Georges Platinum a bon espoir d’en arriver à une exploitation pilote d’ici 2020, mais reste très prudente face à ces résultats préliminaires.

Roxanne Simard

Situé à près de 150 km au nord de Baie-Comeau, le Projet Julie a dévoilé une teneur en nickel de 2,07 % lors des analyses du premier échantillonnage sur une zone en surface, des résultats des plus encourageants pour la mise en place d’un projet d’envergure sur la Côte-Nord.

«C’est certain qu’on souhaite en trouver plus en profondeur. Dans le monde, c’est rare qu’un taux de surface ait été plus bas, mais on reste prudent puisque ce sont des résultats très préliminaires. Par contre, si on est dans la constante, on pourrait parler d’une exploitation pilote vers 2020. Ce sont des délais raisonnables», explique Frank Dumas, directeur général de St-Georges Platinum.

Avec ces résultats, l’entreprise a décidé de consacrer presque 100 % de ses activités sur le Projet Julie.

Ampleur du projet

Alors que le pourcentage de concentration des métaux peut être connu rapidement, il en est tout autrement pour la taille de celui-ci. En effet, l’ampleur du projet de St-Georges Platinum dépend uniquement de la taille finale du gisement, élément encore inconnu pour le moment par la minière.

Selon M. Dumas, même si la teneur est très élevée en comparaison avec celle de la mine de Voisey Bay, au Labrador, qui est de 1,6 %, il faut faire attention parce que cette dernière possède une masse de 141 millions de tonnes, dont 32 millions sont à 2,83 %. Même chose pour Royal Nickel en Abitibi, qui n’a qu’environ 0,3 %, mais est un projet de très grande taille.

«À cette teneur-là (2,07 %), la masse critique pour dire, ok on se lance, serait de 5 millions de tonnes. Avec ça on serait très satisfait et ce serait positif», ajoute-t-il.

Jusqu’à présent, quelques millions de dollars ont été investis dans le projet Julie pour réaliser ces premières analyses. Pour passer à l’étape de l’étude de faisabilité, un investissement de 5 à 15 millions de dollars sera nécessaire.

Une fonderie?

Actuellement, l’entreprise évalue deux types de projet, soit celui de petite taille ou un projet majeur, qui nécessiterait l’installation d’infrastructures. 

«Si la taille du gisement est très importante, cela légitimerait une fonderie sur la Côte-Nord, précise le dirigeant. Cela amènerait une centaine d’emplois directs et entre 1 000 et 1 500 emplois indirects.»

Si l’on parle d’un plus petit projet, la concentration du nickel serait réalisée sur la Côte-Nord, puis celui-ci pourrait être revendu à une fonderie aux États-Unis, à Terre-Neuve ou en Europe. 

La minière évalue même la possibilité de faire uniquement la concentration durant quelques années pour rentabiliser le projet, puis par la suite construire les infrastructures nécessaires.

Dans le marché des minières, le financement est difficile à obtenir. «En raison de la possible hausse du prix du nickel, ce dernier deviendra toutefois un métal un peu plus facile à financer. Mais on doit quand même être prudent et composer avec ça. Dans l’ensemble on reste positif», conclut Frank Dumas.

 

Photo: Courtoisie

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