Le Centre de protection et de réadaptation de la Côte-Nord (CPRCN) vit une situation plutôt rare au Québec avec une baisse marquée du taux d’occupation dans ses deux centres de réadaptation pour jeunes en difficulté d’adaptation. Le mois dernier, près de la moitié des 70 places étaient vides.
Charlotte Paquet
Au Pavillon Richelieu à Baie-Comeau, à peine 23 des 44 places disponibles étaient occupées, selon les données du 12 janvier. Du côté du Centre de réadaptation pour jeunes en difficulté de Sept-Îles, 14 jeunes étaient hébergés sur une possibilité de 26 places remplies.
«Depuis presque un an, on observe un phénomène de réduction du taux d’occupation des places en réadaptation interne», indique Alcide Huard, directeur général du CPRCN, en parlant d’une situation qui se voit peu souvent.
La baisse de la demande est généralisée tant du côté du secteur régulier que du volet sécuritaire, destiné aux jeunes délinquants. «Au niveau de la délinquance, ç’a baissé drastiquement. On a un, deux ou trois cas à la fois pour nos 12 places», précise M. Huard.
Les raisons
Deux principales raisons expliquent cette baisse de clientèle. D’abord, il y a la chute importante des signalements retenus par la Direction de la protection de la jeunesse (DPJ) au cours de la dernière année. D’autre part, la diminution du nombre de délits commis par des jeunes est aussi pointée du doigt.
Si les plaintes retenues sont moins nombreuses à la DPJ, c’est en raison de l’application plus rigoureuse de la Loi sur la protection de la jeunesse et la référence à des partenaires du milieu. «Quand on juge que la santé et la sécurité du jeune n’est pas compromise, on les réfère à d’autres services», explique M. Huard.
Fait à noter, cette nouvelle façon de faire aurait pu entraîner une recrudescence de cas de deuxième signalement pour le même jeune, mais non, tient à préciser le directeur général. De 2012 à 2014, ce taux est plutôt en chute constante. Il est passé de 19 % à 6 %.
Quant à la baisse draconienne du nombre de jeunes délinquants, elle est évidemment une bonne nouvelle en soi, bien qu’elle ait causé une certaine surprise du côté du centre jeunesse. «Il se commet moins de délits, donc on a moins de références», ajoute M. Huard.
Ailleurs au Québec
La tendance observée chez nous n’est pas généralisée ailleurs au Québec, loin de là, confirme Marie-Hélène Juneau, directrice conseil aux communications à l’Association des Centres jeunesse du Québec. «Le taux d’occupation, ça varie d’une région à une autre. À titre d’exemple, au Centre jeunesse de la Montérégie, c’est le contraire. Ils manquent de places et des jeunes doivent être envoyés ailleurs dans d’autres régions», note-t-elle.
La situation de la Côte-Nord, avec près d’une place sur deux vacante en centre de réadaptation, est plutôt vue comme un cas particulier par l’association. Dans l’ensemble des Centres jeunesse, le taux d’occupation tourne plutôt autour de 80 %.
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