Baie-Comeau – Ne pas consommer d’alcool pendant les 28 jours de février, en seriez-vous capable? Si non, pourquoi? Est-ce parce que vous ne voulez pas ou parce que vous ne pouvez pas? Voilà le genre de questions que veut susciter le défi Les 28 jours les plus longs de ta vie.
Roxanne Simard
Deux ou trois verres au 5 à 7, une bouteille de vin au souper, une bière en regardant le hockey…l’alcool prend une place différente selon chacun de nous et fait souvent partie de nos habitudes. Se questionner sur sa consommation peut donc être bénéfique et c’est ce que vise ce défi, mis en place par La Fondation Jean Lapointe qui lutte contre l’alcoolisme.
Le concept est simple : Ne pas boire durant le mois de février pour prendre conscience de la place de l’alcool dans sa vie. Selon Sophie Boudreau, chef en réadaptation au programme de dépendance du CPRCN, ce genre de défi est intéressant seulement s’il permet d’amener un questionnement.
«Arrêter de consommer un mois et reprendre au même rythme après, ça ne sert à rien. Par contre, si la personne qui le fait prend du recul et prend conscience de ses habitudes de consommations, c’est un beau moment pour le faire», explique-t-elle.
Alcool = plaisir ?
Il ne faut pas croire qu’une soirée sans alcool est une soirée sans plaisir. D’ailleurs, le fait de choisir ses activités en fonction de la consommation peut être un signe que l’on doit se questionner.
«Ce défi est une belle occasion de réaliser à quel point l’alcool n’a pas d’importance dans le plaisir. C’est intéressant de redécouvrir comment on peut avoir du plaisir sans alcool et en plus le lendemain on n’est pas magané», lance Mme Boudreau.
Abus et dépendance
Ce genre de défi est aussi l’occasion de parler d’abus et de dépendance, deux éléments distincts dont il est important de connaître les caractéristiques. Lorsqu’on parle d’abus, il faut qu’il y ait une consommation significative et récurrente, qui amène des conséquences indésirables dans notre vie.
«Si l’on manque à ses obligations plusieurs fois dans l’année par exemple ou si l’alcool nous amène dans des situations dangereuses à plusieurs reprises, on peut parler d’abus. Toutefois, c’est important de préciser que ce doit être récurrent, c’est-à-dire que ces conséquences arrivent plusieurs fois dans une période de 12 mois», note la chef en réadaptation au CPRCN.
Concernant la dépendance, il s’agit d’une consommation répétitive de produits alcoolisés, qui amène une prise compulsive et des symptômes physiques lorsqu’il y a un sevrage. «Les gens qui ont une dépendance vont consommer assez souvent pour s’habituer à l’alcool. Ils doivent en prendre plus pour avoir les effets. S’ils arrêtent de consommer, ils peuvent avoir des sueurs et des tremblements, qui vont être soulagés lorsqu’ils consomment de nouveau», ajoute Sophie Boudreau.
Défi
Il s’agit de la deuxième édition du défi Les 28 jours les plus longs de ta vie. Via la page Web et Facebook, les gens sont invités à s’inscrire en faisant un don minimum de 28 $, soit un dollar par jour sans alcool, et peuvent remporter divers prix. Avec l’argent amassé, la Fondation Jean Lapointe sensibilise les adolescents québécois aux risques liés à la consommation. Oserez-vous le faire l’an prochain ?
Comment détecter une problématique de consommation?
-Quand, à plusieurs reprises, la consommation d’alcool à des conséquences importantes dans sa vie quotidienne. Par exemple, manquer à ses obligations, ne pas aller au travail, etc.
-Quand on perd souvent le contrôle sur le nombre de consommations. Par exemple, lorsqu’on prévoit boire deux verres, mais qu’on en prend huit parce que l’on ne peut pas s’arrêter.
-Quand ça provoque plusieurs disputes dans son entourage. Par exemple, si l’on a conduit en état d’ébriété, bagarres, etc.
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