Terrassé par un infarctus, un employé d’Alcoa doit la vie à ses collègues

5 mai 2015
Temps de lecture :

Baie-Comeau – Un employé de l’aluminerie Alcoa de Baie-Comeau, Pierre Fortier, doit aujourd’hui une fière chandelle à quatre collègues de travail qui lui ont littéralement sauvé la vie.

Charlotte Paquet

L’homme de 51 ans a été victime d’un infarctus, jeudi soir, vers 20 h 15. Il commençait à peine son quart de travail. Il a été sauvé de la mort in extremis grâce aux manœuvres de réanimation cardiorespiratoire rapidement entreprises par Stéphane Hovington, Normand Ladry et Stéphane Ross. Pompier à l’usine, Marc-André Dufour a également apporté sa contribution à l’opération.

Les retrouvailles entre M. Fortier et trois de ses sauveteurs ont eu lieu lundi après-midi. «Merci les gars», leur a-t-il lancé, visiblement très reconnaissant. M. Ladry a rapidement rétorqué: «On a fait ce qu’on avait à faire, Pierre». L’émotion était palpable dans la petite salle des soins intensifs, où se trouvaient aussi la conjointe et l’une des deux filles du «miraculé», comme l’appelle le personnel de l’hôpital.

À la rigolade, mais avec un fond de vérité évident, le malade a indiqué à ses collègues qu’ils ne l’avaient pas manqué avec leurs massages cardiaques. Quelques jours après l’événement, il a encore des douleurs aux côtes. Quand M. Ross lui a précisé qu’il avait reçu cinq chocs avec le défibrillateur, le malade a répondu en riant: «Je ne voulais pas partir.»

Des malaises

Pierre Fortier a commencé à ressentir des malaises lors de la réunion de planification de début de quart de travail dans le secteur de la fonderie. Il a demandé à sortir de la salle. Inquiet pour lui, un collègue l’a suivi et l’a vu tomber. Heureusement, il avait eu le temps de descendre un escalier avant de s’effondrer un peu plus loin. «On se dit qu’il a été chanceux, car il aurait pu tomber dans les marches ou encore qu’il n’y ait personne autour», poursuit Normand Ladry, qui se souviendra longtemps de cette soirée.

Les trois sauveteurs se sont relayés auprès de M. Fortier pendant la douzaine de minutes – ç'a en a paru 30 pour eux – qui ont précédé l’arrivée des ambulanciers. «On lui a fait des massages cardiaques. On l’a perdu une couple de fois, puis il revenait. Les gens de Garda sont arrivés avec un défibrillateur. Ç’a été quelque chose d’assez intense», raconte M. Ladry.

Par la suite, les ambulanciers ont pris la relève. Ils ont poursuivi les manœuvres et l’ont intubé sur place, poursuit encore le sauveteur. Après qu’il ait été transporté à l’hôpital, le personnel s’est démené pour lui sauver la vie. Les efforts incroyables des acteurs de toute cette chaîne de survie ont été récompensés.

Coma artificiel

Le miraculé a été plongé dans un coma artificiel et placé en hypothermie pendant 24 heures afin de diminuer les risques de séquelles permanentes. «Ensuite, ils l’ont laissé se réchauffer par lui-même. Il s’est réveillé huit heures plus tard», expliquent sa fille Marie-Pier et sa conjointe Nathalie Hogan.

M. Fortier s’est réveillé samedi. Il ne se souvenait pas de ce qui lui était arrivé. Encore aujourd’hui, il n’a aucun souvenir de la journée de jeudi. «Je ne me rappelle pas d’avoir fait une crise de cœur, mais là, je suis à l’hôpital», a-t-il lancé d’un ton enjoué.

Photo: Pierre Fortier est heureux d'être encore  en vie. On l'aperçoit sur son lit d'hôpital entouré de Stéphane Ross, Normand Ladry et Stéphane Hovington.

Partager cet article