Un succès retentissant pour le 75e de l’église Sainte-Amélie

19 mai 2015
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Baie-Comeau ­– Les festivités entourant le 75e anniversaire de l’église Sainte-Amélie ont connu un succès retentissant du 14 au 17 mai dernier, à Baie-Comeau. La participation des paroissiens et des anciens paroissiens a été phénoménale, au grand plaisir du comité organisateur.

Charlotte Paquet

«Globalement, c’est une réussite à 150 %», affirme la présidente du comité, Mary Ellen Beaulieu, enchantée par le déroulement de cette longue fin de semaine. Selon elle, ce succès vient fouetter le dynamisme des membres de la Corporation église Sainte-Amélie… ouverte à la vie. «C’est tellement encourageant. On a vu à quel point les gens tiennent à l’église Sainte-Amélie. Ça nous redonne de l’énergie pour continuer afin de garder l’église ouverte», ajoute-t-elle.

Le cocktail retrouvailles de dimanche midi a réuni quelque 350 personnes, dans l’enceinte du pavillon Mance. L’atmosphère qui régnait sur place en était une de bonheur d’être ensemble et de revoir parfois des gens qu’on avait perdus de vue.

Passer à l’histoire

La messe solennelle du 75e, tenue le dimanche matin, passera probablement à l’histoire tellement elle a marqué les festivités de l’avis de plusieurs. La présidente du comité et plusieurs personnes rencontrées lors du cocktail retrouvailles n’avaient que des éloges pour la célébration, présidée par Mgr Jean-Pierre Blais, évêque du diocèse de Baie-Comeau, et coprésidée par le père Louis-Antoine Lachance, supérieur de la Maison des Eudistes de Québec et assistant provincial des Eudistes au Québec.

Avec ses chants en grégorien, en latin et en français, la Chorale Sainte-Amélie, sous la direction de Violette Simard, a fait un véritable tabac. Et que dire de l’accompagnement à l’orgue Casavant par le talentueux organiste et professeur à la Faculté de musique de l’Université Laval, Richard Paré, qui, la veille, avait offert un concert grandiose dans une église pleine.

Dans une cérémonie réglée au quart de tour, la messe du 75e a aussi donné lieu à une procession des offrandes en hommage aux bâtisseurs de l’église. Avec symbolisme, des descendants de R.A. (Tony) Beaulieu, de Sylva Lord, de Pierre Ouellet, de René Boisseau, de Robert Mineau et de Guido Nincheri ont offert le plan de l’église, deux pierres, un coffre à outils, un sceau et un vitrail. L’émotion était palpable dans la foule, indique la présidente du comité organisateur.

D’autres activités

D’autres activités ont ponctué les quatre jours de festivités. L’exposition du 75e, rassemblant de magnifiques vêtements et objets liturgiques, dont certains à la vue, mais sous clé en raison de leur valeur, se poursuivra d’ailleurs jusqu’à la fin de l’été.

Roger Nincheri, le petit-fils de Guido, à qui l’on doit les superbes fresques et vitraux qui font de l’église Sainte-Amélie un véritable chef-d’oeuvre, a prononcé une conférence très courue sur l’œuvre de son grand-père, dimanche après-midi.

Un événement à l’automne

Fait à noter, même si les grandes festivités du 75e sont désormais choses du passé, un dernier volet viendra clôturer l’année après les vacances estivales. «Je vous donne rendez-vous à l’automne», lance Mme Beaulieu, se gardant bien de trop en dévoiler. Par contre, une annonce devrait être faite au cours du mois de juin.

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D’anciens Baie-Comois témoignent

Sainte-Amélie, l’église avec un grand E

Baie-Comeau ­ ­– Plusieurs anciens paroissiens de Sainte-Amélie, aujourd’hui résidents d’autres régions du Québec, ont fait le voyage vers Baie-Comeau expressément pour participer aux activités entourant le 75e anniversaire de l’église. Pour eux, l’église Sainte-Amélie, c’est l’église avec un grand E.

Charlotte Paquet

«Oui, c’est important pour moi d’être ici, car l’église Sainte-Amélie, c’est un monument. D’abord, j’aime revenir à Baie-Comeau pour rencontrer mon monde. Mais quand il y a un événement, ça me motive encore plus», affirme Richard Guimond, installé à Québec depuis 11 ans après avoir travaillé comme trésorier à la Ville de Baie-Comeau pendant de nombreuses années.

M. Guimond est arrivé à Baie-Comeau en 1950, à l’âge de huit ans. Il a même servi la messe à l’église Sainte-Amélie. «Pour nous, Sainte-Amélie, c’est l’église avec un grand E. On a visité d’autres églises, mais il n’y en a pas de comparables avec ses fresques à la grandeur», ajoute celui qui a fait partie du comité de sauvegarde de l’église Sainte-Amélie dans ses premières années d’existence.

Gilbert Bélanger

Ex-directeur général de la papetière de Baie-Comeau, Gilbert Bélanger fait partie des anciens paroissiens présents lors des festivités. Il était âgé de quelques mois à peine quand sa famille s’est installée chez nous, en 1943. «Je suis déjà allé à l’école dans le sous-bassement de l’église, car il manquait de place à l’école Saint-Viateur. Ils avaient ouvert quatre classes dans le sous-bassement. C’était avant que l’école Querbes soit construite», se souvient-il.

Dans ses souvenirs d’enfance et d’adolescence, l’église Sainte-Amélie occupe une place importante. «L’église, c’était le centre névralgique de la Ville avec le Baie-Comeau Community Association (BCCA) au centre-ville», précise-t-il. Il se rappelle notamment des films qui étaient projetés dans le sous-sol.

Sœur Marie-Ange Bélanger

«Le 75e, ça me donne quasiment le goût de revenir», lance, tout sourire, Sœur Marie-Ange Bélanger. Elle a passé 30 ans à Baie-Comeau avant de retourner vivre à la maison de la congrégation des Ursulines, à Rimouski, une fois la retraite arrivée. Là-bas, elle continue cependant d’appuyer certaines causes.

Sœur Marie-Ange a été associée à plusieurs organismes à Baie-Comeau. Les personnes handicapées l’ont toujours interpellée. Elle a d’ailleurs ouvert et gérer pendant 22 ans les destinées de la Maison Béthanie, une ressource d’hébergement pour des personnes handicapées sur la rue Laurier, dans la paroisse Sainte-Amélie.

Interpellée lors du cocktail retrouvailles, la religieuse a tenu à souligner la magnificence de la messe solennelle du 75e. «Cet avant-midi, j’en revenais pas. J’étais au ciel avec cette messe pleine d’espérance», a-t-elle alors confié.

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Fondateurs de la paroisse Sainte-Amélie

Le père Lachance souligne l’importance des Eudistes sur la Côte-Nord

Baie-Comeau ­– Le père eudiste Louis-Antoine Lachance n’aurait pas manqué pour tout l’or du monde les festivités du 75e anniversaire de l’église Sainte-Amélie. Les Eudistes ont fondé la paroisse Sainte-Amélie et y ont œuvré jusqu’au début des années 2000, rappelle-t-il.

Charlotte Paquet

Assistant provincial de la congrégation des Eudistes et supérieur de la Maison des Eudistes de Québec, le père Lachance trouvait important de venir fêter avec les gens à Baie-Comeau et ce, pas seulement pour rappeler le passé. «Je suis fier de voir que ça continue et qu’ils veulent conserver l’église, que je considère d’ailleurs comme un vrai chef-d’œuvre», lance-t-il.

Le père Gagné est arrivé à Baie-Comeau en 1936, avant même sa fondation comme ville un an plus tard. Plusieurs pères se sont succédé à la paroisse Sainte-Amélie au fil des ans. Certains sont décédés, mais d’autres résident aujourd’hui à la Maison des Eudistes de Québec. Parmi eux, Bernard Cantin et Ernest Dumaresq. Certains Baie-Comois âgés autour de la cinquantaine se souviendront peut-être de ce dernier qui, avec sa guitare à la main, se rendait semer la joie dans les écoles primaires. Le père Dumaresq a été le dernier curé de la paroisse Sainte-Amélie.

«On a des pères à la Maison là-bas qui ont hâte à mon retour pour que je leur raconte tout», a souligné, en riant, le père Lachance, tout en insistant sur l’importance des Eudistes dans la vie de l’Église sur la Côte-Nord. Ils ont fondé par moins de 25 paroisses.

 

 

 

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