Mason Graphite voit grand pour le graphite au nord de Baie-Comeau

23 juin 2015
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Baie-Comeau – Mason Graphite a fait son nid. Elle vient de choisir Baie-Comeau pour l’implantation de son usine de transformation de graphite naturel qui créera 70 emplois, en plus de la dizaine d’autres au site d’extraction.

Charlotte Paquet

Cette bonne nouvelle met un baume au cœur de la population de la Manicouagan, plutôt malmenée par les mauvaises nouvelles et l’incertitude depuis plusieurs mois, voire plusieurs années. Enfin, une annonce économique positive, diront certains.

Baie-Comeau était en compétition avec Pessamit et la Péninsule Manicouagan pour attirer la minière. Elle a littéralement déroulé le tapis rouge pour se faire attrayante, proposant notamment un crédit de taxes foncières dégressif sur cinq ans ainsi que les travaux permettant de relier l’usine aux infrastructures municipales.

Mason Graphite a porté son choix sur le parc industriel Jean-Noël-Tessier. Elle a retenu un terrain sis à deux pas de futur nouveau tronçon de la route 389, par où transitera le minerai provenant de sa propriété du Lac Guéret, située à 300 km plus au nord.  Baie-Comeau a aussi fini première au fil d’arrivée en raison de la proximité des fournisseurs et sous-traitants, du bassin potentiel de main-d’œuvre locale et des services d’urgence à deux, en plus des coûts de construction et d’opération.

L’acquisition du terrain reste cependant conditionnelle à l’obtention des autorisations et permis ainsi qu’au financement de la construction. L’échéancier prévoit le début des travaux de construction en 2016 pour le début des activités de transformation en 2017.

En détail

Plus de 70 personnes ont assisté, jeudi soir, à la première séance d’information sur les tenants et les aboutissants du projet, animée par le président et chef de la direction de Mason Graphite, Benoît Gascon, entouré des membres de son équipe de direction. Plusieurs représentants d’entreprises intéressées à faire des affaires avec Mason Graphite et des acteurs socioéconomiques de la région ont assisté à la présentation.

Fait à noter, la veille, la minière avait aussi tenu une séance d’information à Pessamit, communauté avec laquelle elle a signé une entente de coopération.

L’entreprise, dont le siège social se trouve à Laval, a acquis en 2012 la propriété minière du Lac Guéret des mains de Cliffs natural resources pour y faire un premier calcul de la ressource et une première campagne de forage. Depuis, de nombreuses étapes ont été franchies. L’étude de faisabilité est sur le point de se terminer.

L’usine de Baie-Comeau, qui représente un coût total de 90 M$, aura une capacité de production de 50 000 tonnes de concentré de graphite par année. Le minerai du Lac Guéret est d’une très grande pureté. La teneur en graphite joue autour de 25 % alors qu’elle se situe normalement autour de 6 %.

La mine a une espérance de vie qui pourrait atteindre les 200 ans, même si pour la réalisation de son plan d’affaires, l’entreprise a dû planifier en fonction d’une durée de 25 ans.

Tous les jours, une quinzaine de camions semi-remorques transporteront le minerai extrait au nord vers l’usine de Baie-Comeau pour y être traité. La transformation de la matière première se fera par un procédé mécanique de broyage et de flottation pour la séparation du graphite. Les autres étapes permettront la filtration et le séchage, le tamisage commercial et l’emballage. Les expéditions se feront par camions semi-remorques ou encore par conteneurs maritime pour l’Europe et l’Asie.

Diverses applications

Le minerai transformé à Baie-Comeau se rendra directement chez les clients qui l’utiliseront dans différentes applications, que ce soit dans l’industrie de la métallurgie pour la fabrication de l’acier, dans le domaine électronique pour les piles alcalines ou lithium -ion (téléphones intelligents et tablettes) ou encore les voitures électriques. Le graphite est aussi utilisé pour des applications techniques, notamment dans la fabrication des freins ou encore des téléviseurs plasma.

 «La demande est là et elle est en croissance», assure Benoît Gascon. Dans le monde, les pays qui utilisent le plus de graphite n’en produisent pas, dit-il, en référence aux États-Unis et à l’Europe.

Au Québec, l’entreprise minière surveille de très près le développement de l’électrification des transports, un secteur très porteur dans son domaine. D’ailleurs, le Canada utilise peu le graphite.

 

 

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